Promesses et défis du gaz naturel canadien

15 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Cuisinière au gaz naturel
Photo : Uwe Bauch / 123RF

L’hiver sera bon pour les producteurs canadiens de gaz naturel, mais ils font face à des défis à plus long terme, dit Brian See, gestionnaire de portefeuille pour Gestion d’actifs CIBC.

« On voit la production de gaz naturel baisser dans plusieurs cas, tandis que la demande s’accroît, notamment pour l’extraction du pétrole bitumineux et d’autres usages industriels. Pendant ce temps, les inventaires sont à un creux historique, et très peu de gaz naturel est disponible en stock pour le chauffage hivernal. Ces trois facteurs combinés vont faire grimper les prix pendant l’hiver », croit Brian See.

Bien que la météo des prochains mois demeure incertaine, l’expert croit que le prix du gaz naturel pourrait augmenter bien au-delà des deux dollars du Mbtu où il plafonne présentement. Et les producteurs vont en profiter à court terme.

À long terme, cependant, ils risquent de faire face à des surplus, prévient Brian See.

« Le gaz naturel est souvent extrait des mêmes gisements que le pétrole, or c’est le pétrole qui dicte les décisions d’investissements des producteurs. Ils pourraient donc générer des surplus et continuer à alimenter le marché en gaz naturel », explique-t-il.

La demande devrait demeurer faible par rapport à la production pour les années à venir, selon Brian See. Du moins jusqu’à ce qu’entre en fonction l’usine de liquéfaction de gaz naturel LNG Canada à Kitimat, en Colombie-Britannique, qui va permettre de rejoindre les marchés outre-mer comme la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

« Shell vient d’annoncer une décision finale d’investissement positive pour aller de l’avant avec le projet. LNG Canada devrait absorber quotidiennement 1,8 milliards de pieds3 [ou 51 millions de m3] alors que la production canadienne est d’environ 14 milliards de pieds3 [ou 396 millions de m3]. Avec 30 milliards américains d’investissements sur quatre ans, c’est un projet de très grande envergure tant pour l’emploi que pour la croissance économique. Il va profiter tant à la demande en gaz naturel qu’à l’économie canadienne », dit Brian See.

Le hic, c’est que LNG Canada ne sera pas mis en fonction avant 2022 ou 2023, puisqu’un tel projet prend très longtemps à bâtir. « Mais cela donne un perspective positive », dit l’expert.

Pour les investisseurs, cela signifie qu’à court terme, il peut être intéressant d’investir dans les producteurs de gaz naturel canadien. Brian See donne en exemple l’albertaine ARC Canada, dont le titre s’échange à un prix « très attrayant parce que l’entreprise a des actifs de haute qualité, des états financiers extrêmement solides, et une équipe de gestion capable de continuer à produire du gaz naturel de façon rentable ».

« Dans l’ensemble, nous sous-pondérons le gaz naturel dans notre portefeuille par rapport aux attentes du marché, en raison des défis à long terme, mais nous voulons profiter des avantages à court terme », conclut-il.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.