Prudence à l’égard du marché Forex

Par Ronald McKenzie | 25 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les épargnants et les investisseurs invités à négocier des devises sur le marché Forex devraient y penser à deux fois, prévient l’Autorité des marchés financiers (AMF).

En effet, le marché Forex est complexe, volatil et spéculatif. Il s’adresse aux personnes « qui ont les connaissances, le temps et les ressources nécessaires » pour suivre son évolution, dit l’AMF. Comme il fonctionne à partir d’importants effets de levier, les risques d’y perdre beaucoup d’argent sont élevés.

Rappelons que la transaction des devises n’est pas une activité réglementée par l’AMF. Par contre, la sollicitation des consommateurs pour se livrer à des opérations de spéculation relève du mandat de l’AMF.

Dans cet esprit, le régulateur met en garde les investisseurs à l’égard des invitations qu’effectue la société 6149154 Canada Inc., aussi connue sous Forexcanus, au moyen de son site Internet.

Les mêmes précautions valent pour Gain Capital (Forex.com UK Limited), qui cherche à attirer des clients au moyen du site Internet www.forex.com.

« Ces sociétés ne sont pas inscrites à titre de courtiers en produits dérivés, ni dans aucune autre discipline auprès de l’Autorité. La sollicitation effectuée et la nature des produits proposés par ces sociétés pourraient ainsi constituer une infraction à la Loi sur les instruments dérivés ou à d’autres lois administrées par l’Autorité », explique-t-elle.

Forexcanus et Gain Capital sont apparues sur le radar de l’AMF en vertu de son programme de cybersurveillance. Mais une foule d’autres courtiers Forex proposent leurs services aux investisseurs individuels : ACM, AVA Capital, Alpari, GFT, etc. La plupart sont situés en Europe. Au Canada, on en compte quelques-uns qui offrent des plateformes de négociation Forex.

L’un d’entre eux, le torontois Questrade, est inscrit à l’AMF à titre de courtier en dérivés et de courtier en placements. Questrade est un courtier en ligne traditionnel qui fournit, en supplément, une plateforme Forex. S’il sollicitait les Québécois pour qu’ils s’aventurent sur le marché des devises, transgresserait-il la loi? Sans preuves tangibles, difficile à dire. Chose certaine, «vous pourriez porter plainte ou demander des informations à l’AMF. Maintenant, est-ce que ça entre dans le cadre de son inscription et de ses activités légales? Ça reste à voir. On pourrait aller vérifier», dit Sylvain Théberge, porte-parole de l’organisme.

Quoi qu’il en soit, vos clients doivent prendre avec un grain de sel les prétentions des courtiers Forex qui affirment qu’il est facile de négocier des euros, des dollars et des livres sterling. Oui, la technologie permet d’acheter et de vendre des devises sans problème. Quelques clics suffisent à conclure les transactions.

Mais pour ce qui est de réaliser des profits, c’est une autre paire de manches.

Ronald McKenzie