Quand Instagram met en péril le patrimoine familial

Par La rédaction | 12 avril 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Kiev, Ukraine – May 20, 2013 – A social media logotype collection of well-known social network brand’s placed on modern computer keyboard. Include Facebook, YouTube, Twitter, Google Plus, Instagram and more other logos.

Bien des héritiers de familles fortunées adorent exposer leur mode de vie somptueux sur les médias sociaux… pour le plus grand plaisir des criminels et des enquêteurs en matière de fraude.

Les sites Web comme Instagram regorgent de photographies de voitures de luxe, de yachts, de jets privés ou de baignoires remplies de champagne publiées par ces jeunes qui, sans le savoir, mettent en danger le patrimoine de leur riche famille.

De grandes firmes de cybersécurité interrogées par The Telegraph indiquent qu’elles utilisent maintenant les publications sur les médias sociaux comme preuve dans environ 75 % des cas de litige.

Par exemple, dans un cas de recouvrement de créance, un homme a déclaré qu’il n’avait aucun bien de valeur. Son insolvabilité a toutefois rapidement été mise en doute lorsque l’un de ses enfants s’est fièrement photographié sur le yacht de 12 millions de livres (environ 22 M $CAN) de la famille aux Bahamas.

Daniel Hall, directeur de l’application globale des jugements à Burford Capital, a expliqué à The Observer que les gens qui se font prendre la main dans le sac dans de telles situations ne sont pas conscients de la portée des sites comme Facebook et Twitter.

Dans une affaire de fraude, sa firme a récemment saisi un jet privé nouvellement acquis. Le fils de l’un des fraudeurs avait naïvement publié une photographie de lui et de son père avec le coûteux appareil à l’arrière-plan.

« C’est le gros lot, le genre de scénario dont on rêve », explique M. Hall.

Même ceux qui devraient être bien conscients des dangers que peuvent représenter les médias sociaux n’ont pas toujours compris le message. En mars, le rappeur 50 Cent a dû expliquer devant les tribunaux comment il avait pu se photographier avec le mot broke (fauché) écrit avec des piles de billets de 100 $ alors qu’il avait déclaré faillite quelques mois plus tôt. Il a affirmé qu’il s’agissait de fausse monnaie.

GARE À LA GÉOLOCALISATION

Daniel Hall, ancien avocat aujourd’hui devenu enquêteur, soutient que les métadonnées contenues dans les messages provenant des réseaux sociaux peuvent même être utilisées pour localiser des personnes ou des entreprises.

« Vous pouvez construire le profil complet d’un individu : où est-il, quels sont ses intérêts, avec qui est-il en relation? », soutient-il.

Andrex Beckett, directeur général, cybersécurité et enquêtes chez Kroll, a notamment retrouvé plusieurs millions de dollars d’actifs dissimulés dans une affaire de divorce où l’homme avait déclaré qu’il était pratiquement sans le sou.

L’argent caché a finalement été retrouvé en examinant les publications sur les médias sociaux de ses enfants, qui étaient souvent géolocalisées au même endroit. Après de longues recherches, M. Beckett a pu se présenter devant les tribunaux avec une liste de propriétés valant plus de 60 M$.

« Elles ont été saisies jusqu’à ce que l’homme règle le montant qu’il devait à son ex-femme », raconte-t-il.

Les médias sociaux ne font pas uniquement le bonheur des enquêteurs, ils sont également une vraie mine d’or pour les criminels adeptes de l’extorsion. Une héritière a par exemple vu son compte de courrier électronique piraté parce que son mot de passe était le nom de son chien, qu’elle avait fréquemment mentionné sur les réseaux sociaux.

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