Quand le fisc traque les fans de soccer

Par La rédaction | 17 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Ievgen Onyshchenko /123rf

Le fisc argentin a décidé de vérifier si les montants dépensés par les supporters argentins qui se sont rendus en Russie pour le Mondial de soccer sont compatibles avec leurs déclarations de revenus, rapporte Le Monde.

Lancée au début du mois de juillet, une vaste enquête de l’Administration fédérale des recettes publiques (AFIP) s’est fixé pour but de débusquer d’éventuels fraudeurs parmi les quelque 54 000 Argentins qui ont effectué le déplacement.

Pour y parvenir, la direction des impôts a par exemple déjà commencé à contacter les agences de voyage pour avoir la liste des personnes ayant acheté des billets. À partir du mois d’août, les agents du fisc passeront aussi au crible les relevés des cartes de crédit des fans de l’équipe nationale afin d’évaluer les dépenses qu’ils ont effectuées durant le Mondial.

LA FRAUDE FISCALE, « SPORT NATIONAL »

D’après Le Monde, une centaine de cas auraient déjà été détectés, dont celui d’un fan qui avait posté une vidéo sur Facebook dans laquelle il se moquait des femmes russes… et qui n’avait jamais fait de déclaration d’impôts. Le quotidien français évalue le coût du voyage entre 8 000 et 30 000 dollars américains par personne.

Citant un dicton en vogue à Buenos Aires selon lequel « après le foot, l’évasion fiscale est le deuxième sport national », le journal indique que, d’après l’AFIP, ce phénomène concernerait quelque 35 % des Argentins alors que la moyenne est de 15 % dans les pays industrialisés.

Le Monde rappelle par ailleurs que ce n’est pas la première fois que l’univers du soccer est dans le collimateur du fisc argentin. Il y a quatre ans, après le Mondial qui s’était déroulé au Brésil, l’AFIP avait en effet déjà épinglé une centaine de supporteurs qui avaient dépensé (beaucoup) plus que ce que leurs moyens officiels leur permettaient. En 2016, l’Administration fédérale des recettes publiques avait également poursuivi certains grands clubs de football du pays qui avaient « oublié » de payer leurs impôts, et ce, malgré le fait qu’ils bénéficiaient de nombreux avantages fiscaux.

La rédaction