Quand le G20 parle de durcir la régulation bancaire mondiale

Par La rédaction | 9 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Faut-il durcir les exigences « prudentielles » visant les banques afin de réduire leurs risques de faillite en cas de crise économique? Cette question a été abordée en fin de semaine par les ministres des finances des pays du G20 réunis en Turquie, rapporte Le Monde.

Ces exigences, qui concernent notamment le capital et les liquidités dont doivent disposer en tout temps les établissements bancaires, sont au cœur des négociations entre les 20 pays les plus puissants de la planète.

Même si, depuis 2008, « les gouvernements et les régulateurs n’ont eu de cesse d’empêcher les banques de prendre les risques excessifs ayant débouché sur la crise financière », écrit le quotidien français, la réponse à cette question ne va pas de soi.

NOUVEAU RATIO DE SÉCURITÉ

Créé en 2009 à Londres, le Conseil de stabilité financière planche sur la mise en œuvre d’un nouveau ratio de sécurité, le TLAC (Total Loss Absorbing Capacity), qui contraindra les institutions financières à disposer, à partir de 2019, d’un matelas de fonds propres représentant de 16 % à 20 % de leurs actifs.

De son côté, le Comité de Bâle, le régulateur international des banques, entend élaborer d’ici la fin de l’année un nouveau train de mesures qui se traduiront, elles aussi, par des besoins supplémentaires de capital pour ces établissements. Autant d’exigences qui sont loin de faire l’unanimité, souligne Le Monde.

Face à l’imminence d’une nouvelle régulation, les banquiers s’inquiètent et le font savoir. « L’industrie financière est lourdement régulée, et pour de bonnes raisons », admet dans les colonnes du quotidien français Samir Assaf, le responsable mondial de la banque de financement et de marchés de HSBC.

« NOUS DEVONS FAIRE UNE PAUSE »

Mais celui qui préside aussi la Global Financial Market Association, l’un des principaux lobbies des banques, ne veut pas aller plus loin. « Nous devons faire une pause, prendre en compte ce qui a été fait et, surtout, s’assurer que nous trouvons le bon calibrage des mesures qui seront soumises et approuvées au G20 en novembre », plaide-t-il.

Son argument? Le moment est mal choisi pour imposer aux banques de nouvelles contraintes alors qu’on ignore encore les conséquences des deux principaux déterminants de la croissance mondiale pour les prochaines années, c’est-à-dire « d’un côté le ralentissement de l’économie chinoise et, de l’autre, la normalisation de la politique monétaire américaine », écrit Le Monde.

ÉTATS-UNIS C. EUROPE

« Les impacts les plus évidents de ces deux changements seront une croissance globale plus faible, des financements moins bon marché et une liquidité réduite », met en garde Samir Assaf. Autrement dit, souligne le quotidien français, les établissements bancaires auront un rôle important à jouer pour « mettre de l’huile dans les rouages ».

Par ailleurs, rappelle-t-il, les pays membres du G20 n’ont pas tous la même approche du problème, puisque les États-Unis, qui jouissent d’une grande influence au Comité de Bâle, militent pour que le TLAC qui sera imposé aux banques soit très exigeant, tandis que les Européens sont partisans de règles moins contraignantes.

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