Quand les actionnaires égarent le conseiller

24 janvier 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture

L’identité des propriétaires des sociétés de conseil a une influence sur le travail des conseillers… et pas toujours pour le meilleur.

L’entrée de fonds de capital-investissement dans l’actionnariat des sociétés de conseil tend à influencer négativement le comportement des conseillers auprès des clients.

Les conseillers des sociétés de conseil indépendantes, qui ont comme actionnaires des fonds de capital-investissement, sont plus susceptibles d’avoir des comportements répréhensibles avec leurs clients, avance une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’Oregon, citée par Financial Planning.

Ce constat est valable aussi bien lorsque les fonds de capital-investissement sont minoritaires que lorsqu’ils sont majoritaires au capital des sociétés de conseil, précise l’étude.

Par contre, le taux de mauvaises conduites augmente quand les sociétés de conseil financier obtiennent un taux de croissance plus élevé des actifs sous gestion.

Pourtant, les fonds de capital-investissement tendent à investir dans des sociétés de conseil qui ont les meilleures pratiques. Mais une fois qu’une partie de leur capital est acquis par un fonds de capital-investissement, les sociétés de conseil voient émerger des comportements répréhensibles. La recherche de profits des sociétés de conseil semble alors s’entrechoquer avec les pratiques commerciales éthiques. Ces heurts se produisent surtout lorsque les clients sont des particuliers peu avertis en matière de finances, ajoute l’étude.

Quand ils sont employés d’une société indépendante, les conseillers adoptent, en moyenne, 40% de meilleures pratiques en matière d’éthique, que leurs collègues de sociétés appartenant au moins partiellement à des fonds de capital-investissement. Une fois leur indépendance perdue, leur conduite se dégrade au point de rejoindre la moyenne des conseillers.

Selon les chercheurs de l’Université de l’Oregon, les manquements sont concentrés dans les sociétés rachetées par des acquéreurs peu familiers du secteur du conseil. Les acheteurs exploiteraient une marge de manœuvre en matière de mauvaise conduite, qui leur permettrait d’augmenter le rendement de la société de conseil, présument les auteurs de l’étude.

Les sociétés de capital-investissement prennent généralement une participation dans des firmes pour revendre leurs actions cinq à sept ans plus tard, moyennant une plus-value conséquente.

Les chercheurs ont analysé cinq types d’événements de mauvaise conduite, qui ont connu une résolution : des procédures civiles, des procédures pénales, des événements réglementaires, des litiges avec les clients et des licenciements. L’étude couvre environ 14 250 conseillers.