Quand les émotions influencent les finances

Par La rédaction | 7 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une conseillère discute avec une cliente.
Photo : kate_sept2004 / istockphoto

Il n’est jamais facile d’établir le bon profil de risque d’un investisseur. Pour aider les conseillers et leurs clients, Gestion de patrimoine TD vient de publier son deuxième rapport sur la finance comportementale.

La première édition a été publiée en 2018. Celle qui vient de paraître fournit les résultats d’une analyse réalisée en 2019 et 2020 pour mieux comprendre comment les facteurs psychologiques et comportementaux peuvent influencer la propension d’une personne à prendre des risques financiers.

Il en est ressorti cinq grands traits de personnalité qui peuvent avoir une incidence sur les choix en matière de placements.

  • EXTRAVERSION

Les personnes extraverties sont plus susceptibles de se considérer comme des investisseurs avertis et confiants. En cas de repli du marché, elles s’en tiennent à leur stratégie de placement. Par contre, les personnes très extraverties, qui sont davantage à la recherche de sensations, ont tendance à se montrer plus enclines à investir à court terme. Alors qu’elles pourraient avoir besoin de conseils supplémentaires, elles ont tendance à préférer investir de façon autonome.

  • CONSCIENCE

Un caractère consciencieux démontrerait une aversion pour le risque. Ces investisseurs seraient capables de garder le cap en période de turbulences des marchés surtout si leur conseiller les aide à gérer leur inconfort durant cette période. C’est tout le contraire d’une personne peu consciencieuse qui serait davantage portée à prendre des risques autant généraux que financiers.

  • RÉACTIVITÉ

Les personnes très réactives sont réfractaires aux placements à court terme. Étant de nature pessimiste et craintive, elles vendent leurs actifs à des prix plus bas et détiennent dans l’ensemble des actifs moins risqués. Elles pourraient avoir besoin d’un encadrement et de soutien supplémentaire de la part de leur conseiller, surtout lorsque les marchés fluctuent. À l’opposé, les personnes peu réactives prennent plus de risques parce qu’elles sont moins préoccupées par les conséquences négatives de leur choix.

  • AMABILITÉ

Certains auteurs avancent qu’un caractère peu aimable serait davantage porté à prendre des risques parce qu’il ne se soucie pas des conséquences négatives. Pour d’autres, il n’y a aucun lien entre l’amabilité et les décisions de placement. Toutefois, l’amabilité peut teinter la relation que le client aura avec son conseiller. Les personnes qui ont un trait dominant vont davantage soulever des problèmes ou des préoccupations et accepter les recommandations de leur conseiller malgré leurs inquiétudes.

  • OUVERTURE

Une ouverture aux expériences motive les personnes à prendre des risques dans différentes sphères de leur vie, notamment dans leurs décisions de placement. Elles sont capables d’assumer un niveau de risque plus élevé que les autres investisseurs.

CONSTATATIONS CLÉS

Le rapport fait aussi ressortir des constatations clés que les investisseurs doivent prendre en considération lorsqu’ils examinent leurs options de placement et leurs finances personnelles avec leur conseiller.

  • Ceux qui ont un plan financier sont deux fois plus susceptibles de le respecter en période de crise boursière si ce plan a été élaboré par un conseiller professionnel. Aider ses clients à maîtriser leurs émotions en période de turbulences peut faire en sorte qu’ils atteignent leurs objectifs de retraite. Toutefois, moins de la moitié des Canadiens nantis ont un plan financier fondé sur des objectifs.
  • Les investisseurs qui se disent avertis et confiants sont 3,5 fois plus susceptibles de préférer un portefeuille volatile. Ces clients sont capables de faire face aux pertes potentielles pour obtenir un meilleur rendement. Une confiance excessive peut toutefois les amener à négliger d’autres aspects de la gestion du patrimoine comme les assurances et la planification successorale.
  • Le choix de carrière peut avoir une incidence sur la sélection d’un portefeuille plus risqué. Ceux qui ont un revenu irrégulier (travailleurs autonomes, contractuels) ou qui travaillent dans un secteur instable sont 2,5 fois plus susceptibles de choisir des placements volatils. Par contre, ils se disent largement moins satisfaits de leur préparation à la retraite que ceux qui travaillent dans un secteur moins instable.

La rédaction