Quand les milliardaires deviennent survivalistes

Par La rédaction | 17 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les médias néo-zélandais ont récemment remis à l’avant-plan la polémique selon laquelle les milliardaires de la Silicon Valley se préparent à la fin du monde.

En effet, alors que le New Zealand Herald a récemment révélé que le cofondateur de Paypal et premier investisseur de Facebook, Peter Thiel, a obtenu la nationalité néo-zélandaise, il y a six ans, sans se conformer aux conditions requises, les médias autant américains que néo-zélandais ont de nouveau tourné leur attention vers cette tendance au survivalisme chez les milliardaires, rapporte Les Échos.

POURQUOI LA NOUVELLE-ZÉLANDE?

Par son statut d’archipel isolé, la Nouvelle-Zélande semble être un havre de paix loin des zones de conflits et d’éventuels bouleversements mondiaux. Or, pour y obtenir sa nationalité, il faut y séjourner au moins 1 350 jours et prévoir s’y installer, deux critères que n’a pas respecté Peter Thiel. Après enquête, les médias ont fini par trouver le moyen que le cofondateur de PayPal a utilisé pour arriver à ses fins : une clause du gouvernement néo-zélandais octroyant la nationalité en cas de circonstances exceptionnelles.

Mais quelles sont ces « circonstances exceptionnelles »? Des investissements importants de plusieurs millions de dollars dans des start-ups néo-zélandaises et l’acquisition d’un terrain de 193 hectares ont su servir d’arguments au ministre de l’Intérieur responsable du dossier pour faire valider sa décision.

PAS UN CAS ISOLÉ

Au début de l’année, le magazine The New Yorker publiait une longue enquête sur des milliardaires américains se préparant à une possible fin du monde. Dans le lot, le président-directeur général du site Reddit, Steve Huffman, qui justifiait son opération au laser contre la myopie par l’éventualité d’une catastrophe planétaire qui ferait des lunettes une rareté. Questionné par Evan Osnos, auteur de l’enquête, le milliardaire et cofondateur de Linkedin, Reid Hoffman, indiquait que beaucoup des superriches avaient acquis une propriété pour cette raison.

Si cette tendance peut paraître ridicule aux yeux de certains, force est d’admettre qu’elle se répand malgré tout autant chez les riches que moins riches. Dans son article, le New Zealand Herald mettait en lumière des chiffres révélateurs : quelque 13 000 Américains ont déposé une demande de visa pour s’installer dans l’archipel, soit 17 fois plus que d’ordinaire. Sur la même période, le site Web Étudier, travailler et investir en Nouvelle-Zélande a vu sa fréquentation multipliée par 15. Plusieurs raisons ont déjà été avancées pour expliquer ce phénomène : anxiété face à un accroissement des inégalités qui se retourneraient contre les élites, nouvelle tendance pour les gens qui possèdent déjà tout, etc. Quoi qu’il en soit, avec l’ère Trump, la recrudescence des conflits armés, les essais nucléaires de la Corée du Nord, on ne peut blâmer certains d’avoir peur face à l’avenir…

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