Quand l’été vaut son pesant d’or

Par La rédaction | 28 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Single golden egg in the pink silk

Avec l’été viennent les vacances… et l’or à petit prix. C’est avant août qu’il faut faire ses achats, juste avant que les cours ne s’envolent, rapporte Bilan, qui a analysé les données des dix dernières années.

Si l’on exclut 2014 et 2015, l’once d’or fin a en effet connu huit hausses majeures en période estivale depuis les 10 dernières années, précise le magazine économique suisse. En 2007, elle est ainsi passée de 643 à 831 dollars entre le 27 juin et le 9 novembre, tandis qu’en 2009, elle a grimpé de 930 à 1 217 dollars entre le 2 juillet et le 3 décembre. Durant l’été 2011, elle a gagné quelque 300 dollars en l’espace d’une poignée de semaines.

Presque chaque année donc, le cours du métal jaune fléchit au printemps et bondit entre la mi-juillet et la mi-septembre, voire plus tard certaines années. Et sur une période encore plus longue, la tendance se confirme, souligne Bilan.

« MARS ET AVRIL SONT LES PIRES MOIS DE L’ANNÉE »

« On peut constater que mars et avril sont les pires mois de l’année pour les prix de l’or. Après cela, les seuls mois bas sont juin et juillet. Nous avons constaté que les données historiques nous recommandent d’acheter avant août », indique Jeff Clark, analyste principal en métaux précieux à GoldSilver.com, interrogé par le magazine.

Selon ce dernier, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette saisonnalité. « L’explication géographiquement la plus proche réside dans la haute saison touristique en Occident, et notamment en Europe, puisque les bijoutiers et joailliers font face en juillet et en août à des afflux de visiteurs dans les boutiques », écrit le journal suisse.

Toutefois, ce phénomène « tire rarement la demande vers le haut », car « les artisans joailliers et bijoutiers ont déjà leurs stocks de produits prêts depuis la fin du printemps et savent qu’ils seront souvent sollicités par leurs équipes commerciales pour renseigner des clients, donc moins disponibles pour façonner », nuance-t-il.

L’INDE ET LA CHINE, PRINCIPAUX MARCHÉS

« Le prix de l’or manque de souffle en juin et début juillet, les joailliers occidentaux réduisant leurs achats de métal précieux à l’amorce des vacances d’été afin d’optimiser leur trésorerie et de limiter les risques de vol. Cependant, à partir de mi-juillet, ils commencent à les étoffer pour se préparer en vue de la rentrée de septembre », confirmait récemment au magazine français Capital Benjamin Louvet, gérant matières premières à OFI Asset Management.

D’après Bilan, « la récurrence de crises au sortir de l’été » constitue un autre facteur explicatif. « Le déclenchement de la crise des subprimes est intervenu en août 2007 aux États-Unis, les prémices de l’éclatement de la bulle dotcom sont survenus en septembre 2000, l’attentat du World Trade Center le 11 septembre 2001 et l’invasion du Koweit par Saddam Hussein le 2 août 1990 », rappelle-t-il. Résultat : « ces événements combinés à des vacances incitent les investisseurs prudents à renforcer leurs réserves en or dès le mois de juillet ».

D’autres facteurs importants touchent les courbes saisonnières du cours de l’or, cette fois en Asie, « continent majeur pour la demande en métal jaune ». En Inde notamment, longtemps principal marché mondial dans le secteur avant d’être détrôné en 2014 par la Chine, trois raisons sont à l’origine de l’explosion de la demande à partir du mois de juillet : la période des récoltes, la fête des lumières (Diwali) et la saison des mariages.

Le marché de l’or s’effondre brusquement

« À 10 h, heure de Paris, lundi matin, le cours de l’or s’est effondré. D’un coup sec. Une ligne parfaitement verticale s’est dessinée sur les écrans Bloomberg de tous les acteurs de marché branchés à ce moment-là sur l’évolution du prix du métal précieux », écrivent Les Echos.

En l’espace de quelques secondes, le prix de l’once, alors en légère hausse, a baissé de 1,6 %, perdant ainsi près de 20 dollars pour s’établir à 1 236 dollars. « En une minute à peine, 1,8 million d’onces d’or, soit 56 tonnes, ont été vendues », représentant l’équivalent de deux milliards de dollars!

D’après certains professionnels des métaux précieux interrogés par Les Echos, cette dégringolade pourrait résulter d’une erreur dans les échanges (trading), par exemple une mauvaise saisie d’un ordre d’achat ou de vente. Pour d’autres, ce dévissage est peut-être le fait d’un trader ayant passé un ordre plus important que prévu, ou qui aurait sous-estimé la capacité du marché à absorber autant d’or, estime Bloomberg, cité par le journal.

La rédaction vous recommande :

La rédaction