Quand Montréal rime avec chômage

Par La rédaction | 30 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Quand Montréal rime avec chômage

Pendant longtemps, la ville de Windsor en Ontario a été celle qui affichait le plus fort taux de chômage au pays. Et bien c’en est terminé de cette époque et c’est maintenant Montréal qui détient ce triste titre.

Avec 10,8 % de chômeurs en septembre, selon les dernières données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la métropole a même vu son taux gagner un point par rapport à 2014, alors même que la statistique à l’échelle de la province restait stable ou presque (7,8 % au lieu de 7,7 %).

Pour chaque Montréalais qui vient s’établir en ville, il se crée deux chômeurs, fait remarquer le conseiller municipal d’opposition, Guillaume Lavoie.

« En 2015, il y a eu 10 400 nouveaux résidents à Montréal. La même année, nous avons compté 21 800 nouveaux chômeurs », précise-t-il.

DENIS CODERRE, CONFIANT

Le maire Coderre, qui avait promis lors de la campagne électorale de faire passer le chômage de la métropole de 9 % (le taux de 2013) à 7 %, se dit quant à lui confiant, rapporte le Journal de Montréal. Il estime notamment que ses missions à l’étranger « favoriseront la consolidation de partenariats » et auront donc un impact sur les chiffres du chômage.

« On vient d’avoir une augmentation de notre cote de crédit, note-t-il. On a redéfini les centres locaux de développement en créant PME-MTL. Je peux aussi vous parler de Technicolor, une entreprise qui est passée de 200 à 1000 employés. »

Ce taux de chômage record s’explique notamment par le fait que la plupart des immigrés s’établissent dans la métropole. Or, ce sont eux qui ont le plus de difficultés à se trouver un emploi.

27 % DES IMMIGRANTS AU CHÔMAGE

Selon Stéphane Marion, économiste et stratège en chef à la Banque Nationale, qui s’exprimait un peu plus tôt cette année devant le Cercle finance du Québec, le taux de chômage des immigrants, quelle que soit leur provenance, est plus élevé au Québec que partout ailleurs au Canada. Et c’est encore plus vrai à Montréal.

« Les statistiques suscitent la honte, estime-t-il. Un immigrant francophone a plus de chances de se trouver un emploi à Toronto qu’à Montréal. Le taux de chômage des immigrants de langue française atteint 27 % à Montréal, alors qu’il se situe à 14 % dans la Ville-Reine. »

Or, dans un contexte de vieillissement de la population, celui-ci croit plus en l’immigration qu’en l’augmentation de la productivité pour stimuler l’économie de la province, et en premier lieu, de la métropole.
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