Que faire face à un marché des actions surévalué?

Par La rédaction | 24 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les actions, et notamment les actions américaines, sont surévaluées après huit ans de gains consécutifs. Comment réagir face à cela? Ben Carlson donne quelques pistes de réponse dans une récente chronique publiée sur le site de Bloomberg.

En mars 2017, un sondage de Bank of America Merrill Lynch soutenait que 81 % des gestionnaires de fonds jugeaient les actions américaines surévaluées. Selon eux, il s’agit même de la plus forte surévaluation de ces titres en 20 ans.

Bien sûr, il y a des arguments pour soutenir que la valeur des actions américaines est légitime et générée par des facteurs comme les faibles taux d’intérêt, une inflation basse, une croissance supérieure à celles de bien d’autres pays, des profits plus importants et une économie diversifiée et mature.

Fort bien. Mais tout de même, tout ce qui monte finit invariablement par redescendre. Le problème avec les actions cotées en Bourse, c’est qu’il est impossible d’identifier le moment de la descente avec certitude. Or, cette descente se fait parfois à une vitesse vertigineuse.

Pour se prémunir contre une mauvaise surprise, l’investisseur dispose de certaines stratégies, dont aucune n’est parfaite.

LES LIQUIDITÉS

Il peut d’abord se tourner vers les liquidités et sortir du marché des actions en attendant que celui-ci ne chute. Toutefois, s’il ne baisse pas rapidement, cet investisseur pourrait perdre d’importantes occasions de gains. Depuis 1937, dans les 12 mois précédant l’atteinte d’un sommet, le S&P 500 a affiché en moyenne 25 % de croissance. Autrement dit, c’est à ce moment que se font les gains les plus juteux. Or, si l’investisseur est sorti du marché et que celui-ci tient bon pendant plusieurs mois, les pertes seront importantes, d’autant plus que les liquidités rapportent peu en ce moment.

SURPONDÉRER LES OBLIGATIONS

L’investisseur peut aussi surpondérer les obligations et souspondérer les actions dans son portefeuille. Toutefois, en raison des faibles taux d’intérêt et des incertitudes entourant les décisions des banques centrales, les obligations sont plus volatiles qu’auparavant, et procurent des gains assez faibles. En janvier 2017, Alain Bergeron, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille à Placements Mackenzie, suggérait en fait de faire exactement le contraire, dans des propos rapportés sur Conseiller.ca. Il rappelait que certes, les actions étaient globalement surévaluées, mais que les obligations l’étaient encore davantage.

ALLER VOIR AILLEURS

Une bonne manière de réduire le risque est certainement de diversifier géographiquement son portefeuille d’actions. Certains marchés hors de l’Amérique du Nord, notamment dans les pays émergents, sont beaucoup plus abordables. Comme les investisseurs les connaissent moins, ils sont toutefois souvent moins à l’aise d’y investir. Dans le sondage de Bank of America Merrill Lynch, 44 % des gestionnaires de fonds soutenaient que les actions des marchés émergents étaient sous-évaluées et 23 % pensaient de même pour la zone euro. Conséquemment, ils étaient nombreux à augmenter leurs positions sur ces marchés.

ADOPTER UNE STRATÉGIE

Depuis la crise, les investisseurs sont de plus en plus ouverts à la répartition stratégique des actifs. La difficulté étant de savoir quand modifier celle-ci. Trop souvent dictées par les émotions, ces décisions doivent reposer sur une stratégie élaborée à l’avance et que respectera l’investisseur.

Il faut toutefois s’attendre à ce que cette stratégie aie parfois ses revers. Impossible d’avoir toujours raison. L’investisseur devra donc payer parfois des assurances, ou encore subira des pertes pour avoir acheté ou vendu des titres au mauvais moment. Toutefois, si la stratégie est bien construite et surtout scrupuleusement respectée, elle portera ses fruits à moyen et long terme.

Le tout est d’en trouver une avec laquelle l’investisseur est confortable et à laquelle il pourra se tenir, dans les hauts et les bas du marché.

La rédaction