Que penser de la récente nervosité des marchés?

Par La rédaction | 7 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Malgré la dégringolade de l’indice Dow Jones mardi et la nervosité qui a récemment gagné les grandes places boursières mondiales, les marchés financiers ne devraient pas revivre la crise de 2008, estiment trois personnalités du monde économique.

Le Journal de Montréal écrit en effet que, même si « les derniers jours ont occasionné leur lot d’émotions fortes pour les investisseurs du Québec et du reste de la planète », le p-dg de la Caisse de dépôt et placement croit qu’il ne faut surtout pas céder à la panique.

« Ce n’est pas tout à fait surprenant qu’on voie actuellement cette volatilité, même si elle est un peu exagérée. Pourquoi? Parce qu’on [observe] des éléments d’inflation, d’augmentation des taux, et donc des changements aux politiques monétaires. Les marchés sont très sensibles à ces changements nécessaires », explique notamment Michael Sabia. Celui-ci ajoute que, contrairement à 2008, les bases de l’économie sont aujourd’hui plus saines. « Je ne pense pas qu’on ait les ingrédients pour une crise en ce moment », conclut-il.

« RESPIREZ PAR LE NEZ », CONSEILLE ALAIN BOUCHARD

Le JdeM rapporte aussi l’opinion du ministre québécois des Finances, qui estimait récemment que la correction subie par les marchés s’est faite non parce que l’économie va mal, mais parce que les marchés ont « surévalué » la situation au cours des derniers mois. « On assiste à un retour du balancier. […] L’économie va bien », soutenait alors Carlos Leitao.

Même son de cloche du côté d’Alain Bouchard, également cité par le Journal, qui appelle les investisseurs à « respirer par le nez » après les résultats en forme de montagnes russes enregistrés sur les marchés ces derniers jours.

« Il était temps qu’il y ait une pause, une correction. Personne ne peut prédire ce qui s’en vient, mais je m’attends à de la volatilité pour les prochains mois, des hausses, des baisses. Je n’envisage pas de nouveaux records. Un nouveau recul n’est toutefois pas impossible », a affirmé mardi le fondateur d’Alimentation Couche-Tard.

« MIEUX VAUT QUAND MÊME ÊTRE PRUDENT »

Michel Nadeau se montre nuancé. Interrogé mardi par TVA (vidéo), le directeur de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP) estime notamment que les investisseurs québécois devraient « rester optimistes, mais prudents ».

« Je pense que cela va donner des occasions d’acheter moins cher, mais ça dépend vraiment [du] scénario », juge-t-il. Et il rappelle que lors de la crise financière de 2008, les marchés avaient chuté de 30 % à 40 %, mais qu’ils avaient ensuite très vite rebondi, avec une hausse de 30 % l’année suivante.

Anticipant une possible poursuite de la baisse boursière, le dirigeant conclut sur cette mise en garde : « Pour les six prochains mois, je ne ferais pas de gros investissements. »

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