Québec : le secteur minier sur la corde raide

Par Ronald McKenzie | 14 novembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le congrès de l’Association de l’exploration minière du Québec, qui se déroule à Québec, permet aux investisseurs de trouver des informations fort pertinentes sur ce secteur.

Ainsi, LaPresse.ca dresse le compte-rendu d’une conférence qu’a prononcée le consultant australien Richard Schodde, un ancien de BHP Billiton.

Selon M. Schodde, l’industrie risque de connaître des jours difficiles jusqu’en 2020.

Par exemple, il prédit que les dépenses d’exploration, qui ont explosé au cours de la dernière décennie, ne progresseront pas beaucoup au cours des prochaines années. Elles devraient se chiffrer à 2,9 milliards de dollars en 2020 au Canada, soit 33 % de moins qu’en 2011.

L’une des raisons qui expliquent ce déclin est la baisse de rentabilité des activités d’exploration au Canada (lorsqu’on considère la valeur des découvertes) par rapport à l’Afrique, l’Australie et l’Amérique latine. Aussi, les investissements de la Chine dans ce secteur ont décuplé durant la dernière décennie, ce qui donne du fil à retordre au Canada.

En outre, les réserves canadiennes de plusieurs métaux « rétrécissent de façon continue » depuis 20 ans, note LaPresse.ca. C’est le cas pour l’or, le zinc, le nickel et le plomb. Seules les réserves de cuivre se sont raffermies pendant cette période. La production a également reculé pour l’or, le zinc, le cuivre et le plomb.

« Le problème devient urgent, dit M. Schodde. La question qui se pose, c’est : est-ce qu’on aura assez de temps pour découvrir et développer de nouveaux gisements avant que les mines existantes ne ferment? »

Par ailleurs, l’industrie minière pourrait voir ses appuis politiques en prendre pour leur rhume. Dans une lettre ouverte envoyée lundi à tous les parlementaires québécois, les militants écologistes Henri Jacob et Richard Desjardins, de l’Action Boréale, se disent profondément choqués. « Quand on sait qu’il y a autant de lobbyistes miniers que de députés autour de l’Assemblée nationale, il est loisible de s’imaginer que sur une période de quatre ans, ces professionnels de l’intimidation aient pu réussir à tuer dans l’œuf un projet de loi qui baliserait le moindrement leur légendaire cupidité », écrivent-ils.

Lors de la prochaine campagne électorale, les écologistes promettent de passer de la parole aux actes. Ils comptent mettre de la pression sur les Libéraux et les Caquistes, qui ont rejeté la réforme du régime minier québécois. Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles, semble avoir compris leur message. Elle a laissé entendre qu’elle pourrait présenter un nouveau projet de loi dès cet automne.

Ronald McKenzie