Québec s’apprête à émettre des « obligations panda »

Par La rédaction | 4 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le gouvernement du Québec va prochainement émettre des obligations sur le marché chinois, rapporte Bloomberg.

Dans une entrevue accordée à l’agence la semaine dernière, le ministre des Finances québécois annonce en effet que la vente d’« obligations panda », c’est-à-dire émises dans la monnaie chinoise, commencera « à court terme ».

« Je ne peux pas dire exactement combien de temps cela prendra, mais le processus réglementaire et administratif est en cours. Ce n’est pas une question d’années, mais de trimestres », précise Carlos Leitao. Ce dernier a refusé d’indiquer s’il avait déjà choisi les banques émettrices, mais Bloomberg rappelle que depuis 2016, la Banque Nationale, établie à Montréal, a émis deux obligations totalisant 4,1 milliards de yuans (650 millions de dollars canadiens).

« LE MARCHÉ OBLIGATAIRE CHINOIS VA CROÎTRE RAPIDEMENT »

Le Québec, deuxième plus important émetteur provincial du Canada, veut vendre ces obligations, qui seront libellées en yuans et vendues en Chine continentale, afin de diversifier ses sources de financement et répondre à une demande de la part d’un nombre grandissant d’investisseurs chinois attirés par le marché canadien. Jusqu’à présent, au pays, seule la Colombie-Britannique, qui compte une importante population d’origine chinoise, avait exploité ce marché, note Bloomberg.

Les autorités chinoises « sont très intéressées à recevoir des émetteurs de notre qualité. La Colombie-Britannique est déjà présente sur ce créneau et les Chinois souhaitent qu’il y ait encore plus d’émetteurs de notre taille. Cela nous intéresse aussi, car nous prévoyons que le marché obligataire chinois va croître rapidement, ce qui nous offrira une autre avenue pour les cinq, dix et même quinze prochaines années », ajoute Carlos Leitao.

Première province canadienne à s’être risquée sur le marché chinois en 2016, la Colombie-Britannique y avait alors lancé des obligations pour un montant total de 665 millions de dollars, à échéance de trois ans au taux d’intérêt de 2,95 %. À l’automne dernier, elle avait recommencé l’opération, mais cette fois avec un montant moindre, soit 192,5 millions, à échéance de trois ans au taux de 4,8 %, détaille Le Devoir.

LES OBLIGATIONS SERONT ÉMISES EN DOLLARS CANADIENS

Pour éliminer tout risque sur le marché des changes, le Québec échange immédiatement ses produits en dollars canadiens chaque fois qu’il émet une dette sur les marchés internationaux, indique Bloomberg. Selon Carlos Leitao, cette stratégie s’appliquera également aux « obligations panda ». « Nous échangeons toujours les fonds en dollars canadiens, et les dirigeants de la banque centrale chinoise le comprennent très bien. Il n’y a pas d’ambiguïté », assure le ministre des Finances.

L’agence de presse rappelle par ailleurs que Québec prévoit emprunter 13,4 milliards de dollars canadiens au cours de l’exercice budgétaire qui a débuté le 1er avril, soit une nette baisse par rapport à 2017-2018 (17,9 milliards). Au cours de la période de quatre ans qui se terminera le 31 mars 2023, les emprunts annuels atteindront en moyenne 18,7 milliards. Environ le tiers des emprunts à long terme comportent une échéance de moins de 10 ans, tandis que la moitié sont remboursables dans 10 ans.

La rédaction