Quel taux pour la Fed?

Par La rédaction | 9 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La Réserve fédérale américaine augmentera son taux de base de 25 points la semaine prochaine, prédit Kevin Headland, stratège principal des placements à Investissements Manuvie, dans une vidéo mise en ligne mercredi. Le dollar canadien devrait alors baisser temporairement.

Les investisseurs sont frustrés devant les hésitations de la Fed, révèle-t-il, mais ils ne devraient donc pas le rester bien longtemps.

« Nous pensons également que cette hausse ouvrira la porte à deux ou trois hausses additionnelles en 2017, indique Kevin Headland. La Fed aurait pu augmenter ses taux plusieurs fois au cours des deux dernières années. Le faible taux de chômage et la croissance des salaires et du marché du travail auraient été très propices à une hausse des taux d’intérêt. Mais la Fed a choisi d’attendre, et de blâmer les forces internationales. Et, à l’exception de la hausse en décembre [2015], de maintenir ses taux d’intérêt bas pour essayer de stimuler l’économie. »

D’après Manuvie, la victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis a été une grande surprise pour tous, et la réaction initiale des marchés a été de douter d’une hausse des taux en décembre. Mais après avoir réalisé que le plan économique du futur locataire de la Maison-Blanche pourrait créer des niveaux plus élevés d’inflation, les experts ont recommencé à y croire.

UNE RÉCESSION D’ICI QUATRE ANS?

« Je pense que ça va entraîner plus de volatilité sur le marché et nous pourrons également prévoir une hausse du dollar américain et une baisse temporaire du dollar canadien et des prix du pétrole et de l’or », analyse M. Headland, qui pense par ailleurs que les investisseurs mettent trop d’emphase sur ce que la Fed fait.

« C’est presque devenu un passe-temps d’observer la Fed », lance-t-il.

Au cours des 30 dernières années, la Fed a eu cinq cycles de resserrement monétaire et, dans tous les cas, ils ont été causés par l’amélioration du marché du travail et des données fondamentales sous-jacentes, non pas par des pressions inflationnistes, constate le stratège, qui ajoute que c’est exactement la situation à laquelle nous faisons face aujourd’hui.

Une situation qui devrait par ailleurs rassurer les investisseurs, croit-il, puisque dans quatre des cinq cycles de resserrement monétaire précédents, les marchés avaient augmenté six à douze mois après la hausse du taux de base.

« Il est toutefois possible que les prochaines hausses de taux d’intérêt de la Fed puissent entraîner la prochaine récession, nuance-t-il. Je ne suis pas en train de prédire la prochaine récession, mais habituellement, à la fin d’un cycle de resserrement monétaire, il y a une récession. Celle-ci pourrait se produire dans les trois ou quatre prochaines années. »

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