Quelle banque profitera le plus de la hausse des taux?

Par La rédaction | 17 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La hausse de taux annoncée la semaine dernière par la Banque du Canada enlèvera un peu de pression sur les marges bénéficiaires des grandes banques. Et certaines en profiteront plus que d’autres, peut-on lire dans le Financial Post.

Bien qu’une hausse de 25 points de base du taux directeur envoie un message positif à propos de la santé de l’économie canadienne, les investisseurs veulent également savoir ce que cela signifie pour les titres bancaires qu’ils détiennent. Certes, la peur d’une correction sur le marché immobilier en raison de la hausse de taux pourrait nuire aux banques canadiennes, mais le resserrement de la politique monétaire aura un effet positif sur leurs revenus d’intérêts.

En entrevue au Financial Post, Robert Sedran, de Marchés des capitaux CIBC, rappelle que les deux dernières réductions du taux du financement à un jour n’ont engendré qu’une baisse partielle du taux préférentiel des banques.

En réponse à une reprise anticipée des hausses de taux de la Réserve fédérale américaine plus tôt cette année, les six grandes banques canadiennes ont réévalué leur niveau de sensibilité à la variation des taux. Par exemple, la Banque de Montréal a indiqué qu’une progression de 100 points de base dans la courbe des taux augmenterait ses revenus d’environ 200 millions de dollars, dont les trois quarts proviendrait de ses activités aux États-Unis.

TD EN TÊTE DE LISTE

Robert Sedran met de l’avant une façon de mesurer la sensibilité des banques aux variations de taux : examiner les dépôts des particuliers en pourcentage des dépôts et des actifs totaux. « Une grande partie de la pression sur les marges des dernières années vient de là, car ces dépôts à relativement faible coût ont perdu de leur attrait puisque toutes les sources de fonds étaient peu coûteuses », explique-t-il.

La Banque TD est en tête de liste lorsque l’on compare les dépôts des particuliers aux dépôts totaux, avec une proportion de 57 % au cours de l’exercice 2016. Les dépôts des particuliers représentent par ailleurs 37 % de l’actif total de la banque. En ce qui concerne les dépôts des particuliers en pourcentage du total des dépôts, la CIBC occupe la deuxième place avec 42 %, suivie de la Banque Nationale à 36 %, de BMO à 34 %, puis de la Banque Royale et de la Banque Scotia, toutes deux à 33 %.

En ce qui concerne les dépôts des particuliers en pourcentage de l’actif total, CIBC se retrouve derrière la Banque TD avec 30 %, BMO avec 24 %, la Banque Scotia avec 22 % et la Banque Nationale ainsi que RBC avec 21 %.

Robert Sedran a également pris en compte la provenance des revenus des banques, car plus de revenus nets d’intérêts signifient plus d’exposition aux prêts et emprunts. La Banque TD figure à nouveau au sommet de la liste avec 59 % du total des revenus provenant de prêts de revenus nets d’intérêts, suivie de la Banque Scotia, de la Banque CIBC, de BMO, de RBC et de la Banque Nationale.

PETITES BANQUES, GRANDES GAGNANTES

En considérant tous ces éléments, M. Sedran s’attend à une augmentation moyenne de cinq points de base de la marge nette d’intérêts des banques canadiennes, ce qui augmentera d’environ 2 % les bénéfices des six plus grandes d’entre elles.

L’analyste souligne également que les petites banques régionales – la Canadian Western Bank et la Banque Laurentienne – peuvent s’attendre à enregistrer la plus grande augmentation de leur marge puisque respectivement 89 % et 65 % de leurs revenus totaux sont attribués aux revenus nets d’intérêts canadiens

La Banque du Canada est prête à augmenter son taux directeur plus d’une fois cette année, ce qui pourrait bien contribuer à transformer un vent de face en un éventuel vent de dos pour les banques.

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