Quelques erreurs à éviter pour les nouveaux investisseurs

17 août 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les novices sur le marché des actions ont eu un dur baptême au cours des trois dernières années. La crise du crédit, qui a fait plonger les marchés du monde entier en 2008 et 2009 et dont on peine encore à sortir, a secoué les investisseurs, écrit Ashley Redmond sur le site Web Morningstar.

On ne peut contrôler les marchés. Mais ce qu’on peut contrôler, c’est notre réaction face à leurs aléas. Passons en revue quelques panneaux dans lesquels les nouveaux investisseurs tombent souvent, et comment vous pouvez les leur éviter.

Première erreur : l’excès de conservatisme

Les investisseurs inexpérimentés sont généralement frileux à l’idée de se tromper. Alors ils ont tendance à conserver leurs économies dans des comptes rapportant très peu. Le problème de cette approche, c’est qu’à long terme, ces véhicules de placement à faible risque comme les comptes d’épargne ou les certificats de placement garanti rapportent généralement bien moins que les actions.

Évidemment que les actions sont plus risquées. Mais pour un jeune investisseur, rien ne presse. Il a toute la vie devant lui. Ce pourquoi vous devez les convaincre d’être plus tolérants au risque, et ainsi améliorer le potentiel de rendement de leurs placements. Si les marchés plongent à nouveau, ils auront tout leur temps pour remonter la pente.

Deuxième erreur : sous-évaluer les risques

Tout en ne prêchant pas par excès de prudence, les nouveaux investisseurs ne doivent malgré tout pas ignorer le risque.

S’ils sont tentés d’investir dans les titres qui ont la cote, rappelez-leur que les performances spectaculaires ne durent pas longtemps, et que les bulles spéculatives peuvent éclater à tout moment.

L’exemple classique est l’effondrement du géant de la haute-technologie, Nortel Networks dont le titre, en avril 2000, a grimpé à un point tel qu’il totalisait le tiers de la capitalisation à la bourse de Toronto. Puis quand la bulle technologique a éclaté, le titre est passé de 124 $ à presque rien, forçant le géant à se placer sous la protection de la loi sur les arrangements avec les créanciers.

L’idéal est de trouver le juste milieu entre sécurité et potentiel de croissance, et d’investir selon une judicieuse combinaison de fonds et autres produits qui correspondent à la tolérance au risque de ces investisseurs. Plus facile à dire qu’à faire non? C’est votre travail de conseiller de bien balancer le tout, et de faire découvrir à vos clients quel est leur seuil de tolérance au risque. Il peut parfois être plus élevé qu’ils ne le croient.

Troisième erreur : réagir irrationnellement aux manchettes

Le problème avec les manchettes est que les investisseurs ne regardent pas plus loin, ainsi ils peuvent être induits en erreur et poser des gestes inappropriés. De plus, elles encouragent les investisseurs à prendre des décisions basées sur les émotions, ce qui ne mène jamais à de grandes stratégies.

Voyez par exemple le cas de British Petroleum, qui fait les manchettes depuis plusieurs mois à cause de la catastrophe causée par l’explosion d’une de ses plateformes dans le golfe du Mexique. BP est une énorme compagnie dont, en octobre 2007, l’ADR à la bourse de New York atteignait la somme de 77,99 $. Récemment, elle périclitait autour de 27,02 $.

L’investisseur frileux réagira émotivement à ces pertes annoncées dans les medias et vendra ses parts de BP.

Et pourtant, une fois la fuite contrôlée, l’action de BP a lentement repris de la vigueur. Elle valait récemment 40,86 $ à New York. La pétrolière n’est pas sur le point de s’effondrer. Mais des investisseurs qui ont réagi aux manchettes l’ont probablement cru.

Quatrième erreur : essayer de prédire l’évolution des marchés

La stratégie de prévoir la date d’achat et de vente d’actions basée sur des prédictions de l’évolution des marchés n’est pas recommandée pour les investisseurs en herbe. Évidemment puisque même les professionnels aguerris n’arrivent pas à faire de telles prédictions avec exactitude. Il y a trop de variables, surtout dans un marché volatile comme celui que nous connaissons actuellement. Le nouvel investisseur qui croit pouvoir faire des prédictions ne fait ni plus ni moins que jouer à la loterie.

Dans les conditions actuelles, des points tournants pour les marchés peuvent arriver très vite. Si vos jeunes investisseurs tentent de faire leurs prédictions maisons, ils risquent de passer à côté d’opportunités intéressantes ou de rater un signe avant-coureur de chute. D’où l’importance pour les conseillers de trouver le bon produit pour ces investisseurs et de prôner le long terme.

Autre problème avec ces prédictions de novices, c’est qu’elles requièrent des transactions fréquentes, ce qui coûte des sous. Pour les investisseurs au budget serré, dépenser de 5 $ à 25 $ couramment peut rapidement faire un trou dans le budget.