Qui a peur de la Corée du Nord?

Par Soumis par Investissements Renaissance | 31 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La volatilité politique fait partie du quotidien des investisseurs dans les pays émergents. L’essentiel est de la voir venir, dit Michael Reynal, chef des investissements pour Sophus Capital.

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« Prenons par exemple l’attitude récente de la Maison-Blanche envers la Corée du Nord, et les efforts de celle-ci pour développer une arme nucléaire. C’est une vieille histoire; les États-Unis font pression sur la Chine depuis plusieurs décennies pour empêcher le développement nucléaire nord-coréen », dit Michael Reynal.

Au début du mois, le président Donald Trump a menacé de répandre « le feu et la colère » sur la Corée du Nord si le gouvernement autocratique de Kim Jong-Un refusait de cesser ses essais nucléaires à destination des États-Unis.

« Donald Trump n’a fait qu’accentuer la pression. Je ne suis pas sûr que ça fonctionnera, mais son attitude est due au manque de réaction de la Chine sous les administrations précédentes d’Obama, de Bush et de Clinton. M. Trump pense qu’en accentuant la rhétorique, il aura une réponse plus rapide. Le temps nous dira s’il a raison », dit Michael Reynal.

Selon l’expert, ce genre de crise politique survient régulièrement dans les pays émergents, et l’investisseur qui s’intéresse à ces régions doit savoir les considérer avec un certain recul.

« Il faut rester prudent, car on ne sait jamais à l’avance à quelle vitesse une situation peut s’emballer. Mais en général, la raison prévaut, et je pense que ce sera le cas avec la Corée du Nord », dit Michael Reynal.

Il cite à ce titre une autre crise plus ancienne (et toujours pas réglée) : l’Ukraine.

« L’annexion de la Crimée par la Russie voilà quelques années a été un moment difficile pour les marchés mondiaux. Mais une fois encore, la raison a prévalu. Des sanctions ont été mises en place, et le conflit avec l’Ukraine n’est pas réglé mais il est désormais sous contrôle. La Russie dit ne pas souhaiter rester là indéfiniment, mais la résolution dépend surtout des Ukrainiens, qui sont fortement divisés sur le plan religieux. Le problème devrait persister longtemps mais nous espérons qu’il sera résolu de façon pacifique », dit Michael Reynal.

« Pour les investisseurs dans les marchés émergents, il est essentiel d’étudier ces enjeux, de comprendre leurs subtilités, et d’évaluer s’ils se résoudront rapidement ou de façon complexe. »

Soumis par Investissements Renaissance