Qui a peur de la retraite en solo?

Par La rédaction | 23 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Beaucoup de Québécois qui prévoient se retrouver seuls à la retraite sont préoccupés à l’idée de vivre plus longtemps que ne dureront leurs économies, selon un sondage publié par la Banque TD.

Celui-ci montre que près de la moitié (45 %) des personnes de 40 ans ou plus interrogées se disent inquiètes de cette perspective, notamment en raison de l’augmentation des frais de subsistance (36 %), de la hausse des coûts des soins de santé (35 %) et du manque de ressources pour les aînés (31 %).

Les deux tiers (66 %) des Québécois appartenant à cette tranche d’âge et aujourd’hui célibataires, séparés, divorcés ou veufs estiment en effet qu’ils seront probablement seuls durant leurs vieux jours. Un constat confirmé par les données du recensement de 2016 de Statistique Canada selon lesquelles les ménages d’une seule personne ont atteint un sommet et représentent désormais le cas de figure le plus répandu.

« HAUT NIVEAU D’ANXIÉTÉ »

« Vivre seul à la retraite est de plus en plus courant, mais le haut niveau d’anxiété accompagnant cette tendance est particulièrement frappant. Les Québécois qui prévoient prendre leur retraite en solo sont extrêmement préoccupés de ne pas savoir s’ils épargnent suffisamment pour payer l’éventail de coûts qu’ils devront assumer pendant leurs vieux jours, comme les frais de subsistance et les coûts pour leurs propres soins en cas de maladie », commente Martin Pépin, Pl. fin. à Gestion de patrimoine TD.

Que ce soit par choix ou par concours de circonstances, affronter le vieillissement tout seul est souvent plus difficile que de le faire à deux, note la TD. Quelque 36 % des Québécois prévoyant une vie en solo estiment d’ailleurs être désavantagés en matière d’épargne-retraite par rapport aux couples avec deux salaires.

De même, 43 % des répondants de la Belle Province affirment éprouver des difficultés à mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours tout en gérant les factures courantes avec un salaire unique, puisqu’ils sont seuls à devoir assumer toutes les dépenses, qu’il s’agisse du logement, de la voiture, des services publics ou de l’alimentation.

« PLANIFIER EN CONSÉQUENCE »

« Il est essentiel pour les Québécois dépendant d’un seul salaire pour financer leur retraite de voir au-delà des obligations financières courantes et de planifier pour l’avenir en conséquence. Rencontrer un planificateur financier peut aider les personnes seules à créer une stratégie leur permettant de composer avec leurs besoins financiers actuels tout en dégageant des ressources pour la retraite », conclut Martin Pépin.

Le sondage a été mené en ligne par Environics Research Group du 26 octobre au 3 novembre auprès d’un échantillon de 2500 adultes, dont 700 avaient au moins 40 ans et étaient célibataires, séparés, divorcés ou veufs, ou encore n’avaient jamais été mariés. Au total, 135 de ces répondants résidaient au Québec.

Retraite : plusieurs Canadiens craignent de manquer d’argent

Les Canadiens espèrent mener une existence confortable à la retraite et considèrent que beaucoup de choses sont importantes pour en profiter pleinement, selon un sondage publié hier par RBC Assurances. Réalisée en novembre dernier par Ipsos Reid auprès de 1 000 personnes âgées de 55 à 75 ans, cette enquête montre que pour ce segment de la population, le maintien d’une certaine autonomie prime sur toute autre considération. Ainsi, huit sondés sur 10 (80 %) veulent vivre à la maison le plus longtemps possible, tandis que 72 % estiment qu’il est important d’avoir une voiture.

Plus des deux tiers des répondants (68 %) affirment également qu’il est important pour eux de pouvoir voyager au moins une fois dans l’année, d’avoir la possibilité de magasiner pour s’offrir ce qu’ils veulent (62 %) et celle de manger au restaurant quand ils le souhaitent (53 %).

AVOIR UN REER OU UN CELI NE LEUR SUFFIT PAS

Le sondage révèle en outre que, parallèlement à ce niveau d’attentes élevé, la majorité des Canadiens (62 %) craignent d’épuiser leur épargne-retraite de leur vivant. Et même lorsqu’ils disposent d’outils financiers, comme un régime enregistré d’épargne-retraite ou un compte d’épargne libre d’impôt, près de la moitié d’entre eux admettent ne pas être certains d’avoir les moyens de mener le style de vie qu’ils aimeraient durant leurs vieux jours.

Ainsi, qu’ils possèdent un REER (45 % des répondants), un CELI (39 %) ou des économies sous une autre forme (43 %), près d’un Canadien sur deux (45 %) craint malgré tout de manquer d’argent après avoir quitté le marché du travail. À noter que seule une personne interrogée sur 10 (12 %) indique avoir souscrit, ou avoir l’intention de le faire, une rente pour compléter ses revenus.

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