Qui cherche les dividendes doit savoir rester prudent!

Par Andrew Zimcik | 11 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Man jumping from a rock

Si les indicateurs de croissance économique sont encourageants, les investisseurs à la recherche de dividendes doivent néanmoins retenir leurs élans et demeurer prudents dans leurs choix de titres, indique Andrew Zimcik, gestionnaire de portefeuille chez Connor, Clark & Lunn à Vancouver.

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« Puisque les marchés d’actions ont atteint des records, nous avons tendance à observer les signes de ralentissement potentiel. Étant donné les fortes performances depuis l’élection présidentielle américaine, nous ne serions pas surpris d’assister bientôt à un modeste recul de 5 % », entrevoit Andrew Zimcik.

L’expert surveille un ensemble d’indicateurs pour s’assurer que le recul ne sera pas plus important ni durable; au premier chef, il y a la robustesse de l’économie américaine, qui influence celle du Canada.

« L’économie devrait continuer à croître, c’est d’ailleurs pourquoi les marchés d’actions performent à ce point. Si l’indice des directeurs d’achat (PMI), les attentes en matière d’inflation, ou d’autres indicateurs basés sur des sondages commencent à piquer du nez, nous nous positionnerons en prévision d’un recul plus important », dit Andrew Zimcik.

Un indicateur particulièrement encourageant est le sondage d’intention des chefs de la direction financière (CFO) concernant leurs dépenses en capital (CAPEX) pour l’année à venir, explique l’expert.

« Leurs intentions d’investissement augmentent parce qu’ils s’attendent à une croissance économique continue qui profitera à leur entreprise. Le secteur de l’énergie est un bon exemple : ses intentions de dépenses en capital sont importantes pour 2017. Cependant, il reste encore à voir ces intentions se traduire en actions concrètes. Jusqu’à maintenant, les plans des CFO tardent à se matérialiser. S’ils ne leur donnent pas suite, le marché pourrait être exposé à des risques », poursuit-il.

Quelles sont les conséquences de ces tendances pour les actions à dividende canadiennes? Selon Andrew Zimcik, l’essentiel est de rester concentré sur les entreprises capables de maintenir et même de croître leurs versements.

« Depuis 2013, nous avons vu 75 titres à dividende canadiens réduire ou éliminer leurs versements. Quand on sait que le TSX comprend à peine plus de 250 titres à dividende, ça ne donne pas une bonne feuille de route. Même si beaucoup des titres qui ont réduit leurs versements sont dans les secteurs de l’énergie et des matériaux de base, la moitié appartiennent à des secteurs où les dirigeants ne peuvent pas blâmer le prix des matières premières, comme les services financiers ou le secteur industriel. C’est pourquoi nous passons beaucoup de temps à analyser la capacité des entreprises à maintenir ou accroître leurs versements, ou au contraire leur propension à les réduire. Nous avons obtenu de bons résultats à ce titre, puisque nous étions exposés à seulement deux entreprises qui ont réduit leurs versements depuis 2013 », dit M. Zimcik.

En outre, ce ne sont pas toutes les entreprises qui sont en mesure de verser des dividendes, ajoute l’expert.

« Parfois, elles sont sujettes à des variations de revenus liées aux prix des matières premières. Ou alors, elles ont trop emprunté pour pouvoir se permettre un versement de dividendes. C’est ce qui nous amène à éviter la plupart des entreprises des secteurs de l’énergie et des matières premières : leurs modèles d’affaires sont les moins adaptés au maintien des dividendes. C’est attrayant d’y investir quand les prix des matières premières sont en hausse, mais c’est encore mieux de ne pas y investir quand on sait qu’elles subissent les baisses de prix! »

Andrew Zimcik