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Par La rédaction | 19 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que le secteur financier indien est secoué par une fraude bancaire sans précédent, les banques sont aussi dans la ligne de mire du gouvernement australien après une série de scandales qui ont éclaboussé les grandes institutions financières du pays.

Le journal Les Echos rapporte que le deuxième établissement bancaire indien, la Punjab National Bank, a été la cible d’une fraude de 1,8 milliard de dollars commise par Nirav Modi, un diamantaire également dirigeant d’une enseigne de bijoux réputée en Inde.

Cette fraude, qui est l’une des plus importantes qu’ait jamais connues le pays, a également touché deux autres établissements, la State Bank of India (SBI) et l’Union Bank of India, exposées à hauteur de plus de 200 millions de dollars chacune.

EN INDE, UN BANQUIER ARRÊTÉ AUX QUATRE HEURES

Séjournant actuellement à New York, Nirav Modi aurait quitté l’Inde au début de l’année avec son associé, Mehul Choksi, quelques semaines avant que leurs agissements ne se retrouvent étalés sur la place publique et que la principale agence d’investigation du pays, la CBI, n’ouvre une enquête. Révélée par le responsable de la Punjab National Bank chargé de la filiale de Bombay, l’affaire repose sur le fait que des responsables de l’établissement ont fourni des lettres de crédit aux sociétés de Nirav Modi, et ce, sans suivre les procédures habituelles, ce qui a permis au dirigeant de l’enseigne de bijoux d’obtenir des prêts pour financer l’importation de diamants.

S’il est spectaculaire par son montant, ce scandale est cependant loin d’être isolé, indiquent Les Échos, qui précisent que selon la banque centrale indienne, un banquier au moins serait arrêté toutes les quatre heures en moyenne pour son implication dans une fraude. Entre 2015 et 2017, quelque 5 200 fonctionnaires du secteur bancaire auraient ainsi été pris la main dans le sac.

De son côté, Reuters rapporte que le gouvernement australien vient d’instaurer une commission royale qui a officiellement ouvert une enquête sur le secteur financier la semaine dernière après une série de scandales qui ont éclaboussé les principales banques du pays. La commission a annoncé qu‘elle commencerait par étudier les techniques commerciales employées par les institutions financières pour vendre leurs crédits immobiliers, leur produit le plus rentable. Les quatre plus importantes d’entre elles, Commonwealth Bank of Australia, Australia and New Zealand Banking Group, National Australia et Westpac Banking, détiennent aujourd’hui 80 % du marché national pour ce type de produits, évalué à 1 700 milliards de dollars australiens (1 700 G$ CAD).

VERS UN RENFORCEMENT DE LA RÉGLEMENTATION AUSTRALIENNE

Déjà saisie de plus de 385 plaintes, la commission a indiqué que près de la moitié d’entre elles concernaient les banques, révélant ainsi au grand jour une perte de confiance de la part du public, souligne Reuters. L’agence précise que certaines des plus grandes banques du pays vont « être soumises à une enquête sans précédent » et que « leurs dirigeants risquent d’être soumis à des interrogatoires approfondis en public » et de devoir divulguer aux enquêteurs des documents confidentiels.

Selon Reuters, les conclusions de la commission, qui étudiera également la gestion de fortune et le conseil financier, « pourraient aboutir à des poursuites civiles ou pénales et à un renforcement de la réglementation ».

CHYPRE OFFRE SON PASSEPORT AUX (RICHES) INVESTISSEURS

À Chypre, le gouvernement a mis sur pied un dispositif destiné à attirer et à retenir les plus riches investisseurs étrangers en leur offrant, au choix, un droit de résidence ou la nationalité chypriote, ce qui leur fournit une porte d’entrée dans l’Union européenne, rapporte Le Monde.

Pour retenir les étrangers les plus fortunés, le gouvernement conservateur avait créé dès 2013 un dispositif dit des « passeports en or » afin de leur proposer soit un droit de résidence, à partir de 300 000 euros (468 000 $ CAD) engagés dans l’immobilier, soit la nationalité de la République de Chypre, mais seulement à compter de deux millions d’euros investis (3,12 M$ CAD).

Selon des sources gouvernementales citées par Le Monde, ce dispositif aurait généré plus de quatre milliards d’euros (6,24 G$ CAD) de transactions immobilières en l’espace de quatre ans. Et d’après le ministre des Finances chypriote, un total de 1 300 dossiers ont ainsi été traités, dont la moitié concernent de grandes fortunes russes, même si des investisseurs chinois, américains ou européens ont également profité de la mesure.

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