RBS : un accord avec les États-Unis semble compromis

Par La rédaction | 12 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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LONDON, UNITED KINGDOM – JUNE 18TH 2015: A sign for a Royal Bank of Scotland outlet in central London on 18th June 2015.

Il est de plus en plus probable que Royal Bank of Scotland ne parviendra pas à conclure un accord avec le département de la Justice des États-Unis d’ici la fin de l’année pour solder un litige sur des allégations de tromperie, rapporte Reuters.

Les accusations du gouvernement fédéral américain portent sur la vente de titres adossés à des éléments d’actifs immobiliers, précise l’agence de presse.

Dans une entrevue accordée à Bloomberg Télévision, le directeur général du groupe britannique, Ross McEwan, a notamment déclaré que « les chances de parvenir à un accord cette année diminuent », alors qu’il avait affirmé à plusieurs reprises au cours de l’année qu’il espérait arriver à un compromis en 2017 avec la justice américaine, « une étape essentielle pour permettre à la banque de renouer avec un bénéfice annuel en 2018 », souligne Reuters.

JUSQU’À 12 G$ D’AMENDES

Interrogée par l’agence, RBS a refusé de commenter mais certains analystes estiment que cette affaire pourrait lui coûter jusqu’à 12 milliards de dollars, alors qu’elle n’a pas dégagé de bénéfice annuel depuis 2007 et qu’elle prévoit une perte sur l‘exercice annuel en cours en raison de ses démêlés judiciaires.

Rob McEwan cherche à réduire le bilan de l’institution financière et à solder plusieurs litiges juridiques afin que le gouvernement britannique puisse vendre la participation de plus de 70 % qu‘il détient encore depuis qu’il y a injecté 46 milliards de livres (environ 79 milliards de dollars canadiens). Le différend qui l’oppose au gouvernement américain est le plus important qu’il lui reste à régler, note Reuters.

En juillet dernier, le groupe bancaire avait accepté de payer quelque 5,5 milliards de dollars pour mettre fin à une poursuite entamée contre lui par l’agence fédérale américaine de financement du logement (Federal Housing Finance Agency), qui l’accusait déjà d’avoir menti aux consommateurs dans la vente de 32 milliards de dollars d’éléments d’actifs adossés à des créances immobilières avant la crise de 2007-2008.

MENACE POUR LES BÉNÉFICES

Si ce règlement est reporté à l’an prochain, il risque de menacer les prévisions de bénéfice de l’institution financière pour 2018, et ce, au moment où le gouvernement britannique se prépare à s’en désengager, souligne Reuters.

Selon Joe Dickerson, un analyste de la firme Jefferies cité par l’agence de presse, RBS pourrait ainsi être obligée de provisionner 2,5 milliards de dollars supplémentaires pour mettre un terme à ce dossier. Et si une entente est conclue seulement au cours des prochains mois, cela pourrait réduire les bénéfices que la banque anticipait.
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