Réactions au budget 2014

Par La rédaction | 12 février 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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‹‹‹‹‹‹ Les fiducies en prennent pour leur rhume

Jim Flaherty a déposé mardi son budget version 2014. L’exercice n’a laissé personne indifférent. Voici quelques réactions, les unes positives, les autres négatives.

Des priorités « discutables », croit l’IRIS Pour l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), les priorités du budget 2014 sont « discutables ». Pour l’IRIS, oui, l’équilibre budgétaire a été atteint, mais à quel prix?

« Avec un déficit de moins 0,1 % du budget, l’équilibre budgétaire est pour ainsi dire atteint. Il aura coûté cher toutefois à la population canadienne pour se rendre jusque-là. Les compressions budgétaires totalisaient 10,2 G$ l’an dernier et atteindront 14 G$ en 2014-2015, ce qui représente 0,7 % du PIB. Une telle réduction de l’activité économique gouvernementale freine la croissance économique et celle-ci est d’ailleurs demeurée sous la barre des 2 % en 2013 », remarque Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS. Malgré tout, l’IRIS est content des fonds attribués aux nations autochtones.

La FCEI décerne une médaille de bronze au budget La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est favorable aux mesures présentées dans le budget. Les efforts du gouvernement pour éliminer le déficit, réduire les frais de traitement des cartes de crédit et pour aligner la rémunération globale dans la fonction publique sur celle du secteur privé sont des points positifs, selon la FCEI. « Les propriétaires de PME savent que les déficits d’aujourd’hui sont les taxes et les impôts de demain. Nous accueillons donc favorablement le maintien ferme de l’engagement du gouvernement de maintenir le cap sur l’élimination du déficit », explique Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

Des dossiers à suivre « Même si le budget 2014-2015 contient peu de grandes surprises, la FCEI est heureuse de voir que le gouvernement maintient le cap sur l’élimination du déficit d’ici l’an prochain. Vu la fragilité de l’économie, nous continuerons de faire pression pour que le gouvernement réduise les taxes et impôts, notamment le taux d’imposition des petites entreprises, en prévision du budget 2015-2016. Évidemment, nous suivrons aussi de près les projets du gouvernement en matière de discrimination transfrontalière par les prix, afin que la réalité des petits commerçants soit bien prise en compte », ajoute Mme Hébert.

Intéressant, mais des questions demeurent, pour le Conseil du patronat Pour le Conseil du patronat (CPQ), ce budget mise sur la continuité et répond à des préoccupations soulevées plusieurs fois au cours des dernières années par les employeurs et les entreprises québécoises et canadiennes quant à la création de richesse et de prospérité économique. Cependant, le CPQ reste perplexe quant aux choix de certaines des mesures contenues dans le budget pour répondre à ces défis prioritaires.

« En somme, ce budget maintient le cap sur plusieurs enjeux prioritaires pour les employeurs et les entreprises qui ont un impact réel sur la création de richesse et la prospérité économique au pays. Sur certains dossiers, particulièrement au chapitre de l’emploi et de la formation de la main-d’œuvre, le gouvernement fédéral doit rester ouvert et à l’écoute de la position des autres parties prenantes impliquées, notamment les employeurs et les provinces, afin de respecter les compétences de chacun et de préserver les modèles qui fonctionnent bien », résume la vice-présidente à la recherche et économiste en chef du Conseil du patronat du Québec, Norma Kozhaya.

Pas de mesures concrètes, pour la Chambre de commerce du Montréal métropolitain Pour la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le budget du ministre Flaherty témoigne d’une gestion rigoureuse des finances publiques, mais elle déplore l’absence de mesures concrètes en appui au développement de la région métropolitaine de Montréal.

« Nous saluons l’engagement ferme du gouvernement du Canada à maintenir l’équilibre budgétaire comme prévu en 2015-2016 sans augmenter le fardeau fiscal des contribuables. Nous saluons également les mesures ciblées pour soutenir l’innovation et accroître la compétitivité de nos entreprises. Toutefois, le gouvernement fédéral manque de détermination lorsque vient le temps d’investir dans les actifs stratégiques de la métropole », a déclaré le président et chef de la direction de la Chambre, M. Michel Leblanc.

Les syndicats mécontents Pour la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le budget vient fait la démonstration qu’il n’y a plus rien à attendre du gouvernement Harper, à l’exception du déclenchement d’élections.

« Nous avons là un gouvernement qui, malgré l’importante marge de manœuvre qu’il aurait pu se donner, continue de s’en prendre à ses propres effectifs, tout en ne répondant pas aux besoins de la population. Il est temps que le gouvernement conservateur de Harper cède sa place, déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux. Depuis qu’il est devenu majoritaire, le gouvernement Harper ne s’est pas gêné pour tenter de museler toujours davantage les provinces, particulièrement celles où l’électorat n’a pas été au rendez-vous. Les travailleurs saisonniers et les sans-emploi du Québec et des provinces maritimes en savent quelque chose. Le rétrécissement des transferts fédéraux prive de services des millions de personnes pour lesquels ils paient à même leurs impôts fédéraux. Même traitement pour les employés du secteur public, qui n’ont cessé d’essuyer des compressions budgétaires douloureuses au cours des dernières années et qui sont à nouveau mis à contribution, jusqu’aux retraités qui devront désormais assumer 50 % des coûts de leur assurance-santé. Sans compter les attaques sans précédent du fédéral contre le mouvement syndical. Cela suffit! »

Même son de cloche du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). « Comment le gouvernement Harper peut-il manquer autant de vision et d’audace pour relancer l’économie du pays? Comment peut-il échouer lamentablement à trouver des mesures efficaces pour appuyer sa population? Ce budget poursuit sur la lancée d’austérité caractéristique des conservateurs au détriment des provinces et des services publics préparant uniquement le terrain pour l’année électorale en 2015. Il ne suffit pas de donner accès à l’Internet haute vitesse pour donner du rythme à l’économie! », lance Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Avis partagé par la Confédération des syndicats nationaux (CSN). « L’obsession du gouvernement d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2015-2016 traduit bien la partisannerie de l’exercice d’aujourd’hui. Le penchant des conservateurs pour une politique d’austérité qui ne tient aucun compte des travailleuses et des travailleurs moins bien nantis ainsi que de la classe moyenne est évident, souligne le trésorier de la CSN, Pierre Patry. Le gel des dépenses, l’affaiblissement des régimes de retraite des fonctionnaires fédéraux et de leurs protections sociales expriment de façon éloquente à quel point ils ont bien peu de considération envers les citoyens. Tout en s’invitant aux tables de négociations avec les employés de l’État, ce gouvernement fait porter le poids du retour à l’équilibre budgétaire sur les épaules des travailleuses et des travailleurs. Ceux-ci ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et en ont assez des politiques d’austérité! »

La rédaction