Réforme fiscale américaine : les banques canadiennes optimistes

Par La Presse Canadienne | 10 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Les dirigeants des grandes banques canadiennes s’attendent à subir des dépréciations au premier trimestre, à cause de la réforme fiscale aux États-Unis, mais ces soubresauts devraient être suivis d’économies d’impôts pour leurs résultats futurs.

Dans le cadre d’une conférence sur le secteur bancaire, mardi à Toronto, le chef de la direction de la Banque Royale, Dave McKay, a dit s’attendre à inscrire à ses résultats du premier trimestre une dépréciation de 150 M$ US, soit plus ou moins 10 ou 15 %.

Par contre, M. McKay croit que la plus grande banque, au chapitre de la valeur boursière, devrait s’attendre à profiter d’un bénéfice annuel de 150 à 200 M$ US grâce aux économies d’impôts sur le revenu des entreprises, consenties aux États-Unis par le président Donald Trump avant Noël.

« C’est un élément vraiment positif en ce qui a trait à l’incidence de l’impôt des États-Unis sur le résultat net », a affirmé M. McKay lors de la conférence.

Le chef de la direction de la Banque de Montréal, Darryl White, a lui aussi confirmé cette thèse, pendant la même conférence, rappelant que la banque allait réduire son actif d’impôts futurs de 400 M$ US. M. White a cependant précisé qu’il s’attendait à un gain de 100 M$ à la fin de l’exercice, soit 10 % de ses profits américains.

« C’est un élément assez attrayant », a affirmé M. White lors de la conférence organisée par la Royale. « Personne n’avait mis ça dans son plan d’affaires il y a deux ans. »

BAISSE D’IMPÔTS

En vertu de la réforme fiscale aux États-Unis, le taux d’imposition des entreprises passe de 35 à 21 % à compter de cette année. Cette décision devrait faire grimper les bénéfices des entreprises, mais la baisse d’impôts réduit aussi la valeur des éléments d’actifs d’impôts futurs déjà inscrits dans les comptes des entreprises. Conséquemment, les firmes doivent réaliser des dépréciations exceptionnelles pour tenir compte de ces modifications.

Victor Dodig, chef de la direction de la Banque CIBC, a estimé que son institution inscrirait une charge non récurrente de 100 M$ attribuable aux changements fiscaux américains. Même si la CIBC s’attend aussi à un gain dans ses résultats futurs, celui-ci devrait être « négligeable au début », compte tenu de la taille des activités américaines de la banque, qui représentent entre 12 et 13 % de l’ensemble de ses bénéfices, a-t-il ajouté.

« Nous nous attendons à ce que (l’incidence) progresse, sur une base relative, avec la croissance des activités, a expliqué M. Dodig. Nous avons dit que ces activités vont croître jusqu’à atteindre 17 % de l’ensemble de nos activités, avec le temps. »

Lundi, la Banque TD disait s’attendre à ce que ses résultats financiers du premier trimestre soient réduits d’environ 400 M$ US à cause de cette réforme fiscale, mais que la diminution du taux d’imposition des entreprises aurait plus tard une incidence « positive » sur ses bénéfices.

Le chef de la direction de la Banque TD, Bharat Masrani, a indiqué mardi qu’il n’avait pas évalué l’impact précis de la réforme fiscale, puisque cette dernière était assez compliquée et comportait certaines ambiguïtés. Il a ajouté que des informations supplémentaires devraient être recueillies auprès de l’agence du revenu américaine (Internal Revenue Service, ou IRS) et du département américain du Commerce. La TD s’attend à être en mesure de fournir plus de détail à cet égard lorsque son premier trimestre prendra fin, le 31 janvier.

La rédaction vous recommande :

La Presse Canadienne