Régimes de retraite : les participants ont besoin d’aide!

Par Rémi Maillard | 10 juillet 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Serious mature man and woman with documents and laptop in home interior

De nombreux investisseurs canadiens ont besoin de conseils supplémentaires pour maximiser les prestations de leur régime d’accumulation du capital (RAC), selon une étude récente menée pour le compte de MFS Gestion de Placements Canada.

Effectuée par Research Collaborative, une société de recherche indépendante, cette enquête en ligne nationale s’est déroulée du 4 au 11 février dernier. Elle a pris en compte les avis de 1001 participants à un régime à cotisation déterminée, âgés de 20 à 69 ans, qui travaillent et possèdent un solde d’au moins 1000 dollars dans un régime commandité par leur employeur.

Près des trois quarts (72 %) des sondés ont reconnu être les principaux responsables lorsqu’il s’agissait de déterminer les cotisations qu’ils versaient à leur régime, tandis que 73 % ont convenu que c’est à eux qu’il incombait d’effectuer des investissements appropriés en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs.

Toutefois, 22 % des répondants ont admis n’avoir « aucune idée » de la meilleure façon de diversifier un compte de RAC.

Manque de savoir-faire

« Nous avons mis d’énormes responsabilités entre les mains des participants, qui ont généralement peu de savoir-faire en matière d’investissement ou de planification de la retraite », constate Bradley Hicks, directeur général de MFS.

Dans ce contexte, estime-t-il, les employeurs et les promoteurs de régimes « peuvent jouer un rôle de premier plan pour les aider à comprendre et à maximiser les prestations dans leurs programmes d’épargne-retraite ».

L’enquête menée par MFS montre aussi que 45 % des participants à un régime à cotisation déterminée croient qu’il n’y a aucun avantage à verser dans un RAC des montants supérieurs à ce qui est nécessaire pour obtenir la cotisation de contrepartie de l’employeur.

Seuls 10 % d’entre eux déclarent fonder leurs décisions en matière de cotisations sur le montant dont ils auront besoin pour atteindre leurs objectifs à la retraite.

Or, souligne Bradley Hicks, les participants à un RAC « devraient mettre l’accent sur les facteurs qu’ils peuvent contrôler, ce qui inclut tirer parti au maximum des cotisations de contrepartie de leur employeur et envisager la possibilité de cotiser plus que le minimum ».

« Il est important que les investisseurs réfléchissent au mode de vie qu’ils veulent avoir à la retraite et qu’ils s’assurent d’économiser suffisamment pour pouvoir répondre à cette attente », insiste-t-il.

Investir dans un portefeuille diversifié

Plus de la moitié (56 %) des personnes interrogées croient également que le fait de ne pas cotiser régulièrement risque d’avoir des répercussions négatives majeures sur le solde de leur RAC à la retraite. Malgré cela, 22 % indiquent qu’elles ont cessé d’y verser de l’argent pour des raisons autres qu’un changement d’emploi.

« Les cotisations régulières sont importantes, mais les participants doivent en outre investir dans un portefeuille bien diversifié, approprié à leur âge », explique Shawn Cohen, directeur de la gestion des relations avec la clientèle chez MFS.

Et si beaucoup d’entre eux éprouvent des difficultés à prendre des décisions de placement, soutient-il, c’est parce qu’« ils considèrent que les choix en matière d’investissement sont excessivement complexes et qu’ils ne comprennent pas bien certains concepts, comme la diversification ».

L’étude révèle par ailleurs que de nombreux investisseurs ignorent en quoi consistent les fonds indiciels, qui constituent pourtant l’une des options de placement les plus populaires dans les régimes de retraite.

Ainsi, 70 % des répondants pensent, à tort, que ces fonds sont plus sûrs que le marché boursier dans son ensemble, et 56 % qu’ils procurent un rendement plus élevé.

Gare aux besoins à court terme!

Dernier constat de l’enquête : les besoins à court terme ont des répercussions négatives sur les régimes de retraite des Canadiens.

Près de la moitié des participants (45 %) jugent pourtant qu’un retrait de leur RAC est une bonne option lorsqu’ils ont besoin d’argent. Et 62 % d’entre eux déclarent même qu’ils souhaiteraient avoir un accès facile aux fonds qui y sont placés.

Autant d’attitudes qui reflètent « une vision à court terme » pouvant « influencer gravement » le solde de leur compte quand vient le temps de quitter le marché du travail, met en garde MFS.

« Les ingrédients nécessaires pour de bons résultats au moment de la retraite existent, mais bon nombre de participants ne comprennent pas l’ABC des régimes fournis par leur employeur », déplore Shawn Cohen.

La solution? « De petites modifications aux montants cotisés et le fait d’éviter des retraits prématurés peuvent avoir un effet considérable sur les perspectives des investisseurs », recommande-t-il.

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.