Remonter les taux d’intérêt, malgré l’endettement

Par La rédaction | 2 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Mouvement Desjardins considère que laisser les taux bas pousserait le niveau d’endettement à la hausse, rendant l’économie canadienne encore plus vulnérable à une éventuelle remontée des taux d’intérêt.

« Il n’y a pas de solution facile à la question de l’endettement élevé au Canada et dans plusieurs autres pays, écrit Mathieu D’Anjou, économiste principal chez Desjardins, dans une étude économique. Les banques centrales ont clairement encouragé ce phénomène avec leurs politiques ultra-accommodantes des dernières années. Cela était peut-être nécessaire dans les années difficiles suivant la crise financière, mais les banques centrales devraient maintenant profiter de l’embellie de l’économie mondiale pour enfin normaliser leur politique monétaire »

Or, après avoir procédé à deux hausses consécutives de ses taux directeurs cet été, la Banque du Canada (BdC) a opté pour le statu quo lors de sa rencontre du 25 octobre. Si cette décision était attendue, le ton assez prudent de la BdC a semblé quelque peu surprendre les marchés.

La prudence de la BdC ne provient pas d’inquiétudes concernant les perspectives de l’économie canadienne, mais plutôt sur les effets de l’augmentation des taux directeurs étant donné l’endettement élevé des ménages, constate M. D’Anjou. Il ajoute que la BdC a revu son principal modèle économique pour mieux capturer les effets de l’endettement des ménages sur l’économie.

CERCLE VICIEUX

« Sans surprise, la BdC constate que les hausses de taux pourraient faire plus mal à l’économie comparativement à une situation d’endettement plus modeste », note l’économiste.

Cette réalité devrait toutefois être vue comme une conséquence normale et prévisible des politiques monétaires très accommodantes des dernières années, plutôt que comme une justification du maintien de ces politiques, croit en revanche Mathieu D’Anjou.

« Près de dix ans après la crise financière, les taux d’intérêt demeurent extrêmement faibles partout sur la planète, ce qui a contribué à faire monter l’endettement à des niveaux toujours plus hauts dans plusieurs pays, dont le Canada, conclut-il. Maintenir encore longtemps des politiques monétaires très agressives ne ferait qu’empirer le problème en poussant l’endettement encore plus haut et, ainsi, en rendant les économies encore plus vulnérables à une éventuelle remontée des taux d’intérêt. »

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