Rendement : les ultrariches devront se réajuster

Par La rédaction | 15 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Depuis quelques années, les riches font des affaires d’or avec leurs investissements. Toutefois, ce rendement risque de décliner au cours des prochaines années s’ils ne s’ajustent pas aux nouvelles conditions du marché.

C’est ce que soutient un récent rapport de la firme KKR & Co, basé sur un sondage effectué auprès de plus de 50 services de gestion de patrimoine familiaux (family offices) et de clients à valeur très élevée. Ces clients possèdent au moins 30 millions de dollars américains (41 M$ CAN) en actif pouvant être investi. Le rapport montre que la plupart ont en réalité une valeur nette d’un milliard de dollars, ce qui en fait une clientèle très attrayante, mais aux besoins assez différents de la majorité des clients, y compris ceux généralement considérés à valeur élevée.

LES MOYENS D’INVESTIR

Le rapport permet notamment de constater que les États-Unis comptent 68 990 investisseurs à valeur nette élevée, contre 14 310 en Chine et 9 470 en Grande-Bretagne. Le Kenya en compte 120. Par tranche de 10 000 habitants, Singapour compte 4,52 investisseurs à valeur élevée (pas nécessairement très élevée), les États-Unis, 2,15, et les Émirats arabes unis, 1,65. Mais la palme revient à Monaco, où l’on en dénombre… 321!

Henry McVey, directeur à KKR, s’est dit lui-même frappé par le poids financier de ces investisseurs, dans une entrevue à Bloomberg TV rapportée par le Globe and Mail. « Contrairement à un fonds de dotation, qui paie peut-être 5 % par année, il y a un flot constant d’argent qui entre. Alors ils cherchent des manières de déployer cet argent. » À chacun ses problèmes…

BAISSE DU RENDEMENT DE 4 %?

La firme évalue que les rendements des investissements de cette clientèle, qui se situent historiquement à 9,3 %, pourraient chuter à 5,3 % à moins qu’ils n’ajustent leur répartition d’actif au marché qui vient. « Les investisseurs à valeur nette élevée doivent trouver des occasions pour canaliser la complexité et la perturbation à leur profit, ce qui leur permettra de toucher de meilleurs rendements que ce que les indices pourraient générer pendant les cinq prochaines années », soutient M. McVey.

Jusqu’à maintenant, ils s’en sont bien tirés, notamment parce qu’ils ont rapidement profité des occasions que leur fournissait le marché. Ils ont investi lors de chocs, comme la dévaluation de la monnaie chinoise, la crise grecque ou la décote de la dette américaine. Ils ont aussi massivement misé sur le crédit privé et les catégories d’actif non traditionnelles. Il faut dire qu’ils ont les moyens d’agir rapidement puisqu’ils disposent généralement de beaucoup de liquidités. Un répondant au sondage de KKR sur cinq soutient détenir au moins 20 % de son actif en liquide, prêt à être investi lorsqu’une occasion se présente.

MISER SUR LA RÉPARTITION

KKR juge que les investisseurs Ultra HNW sont présentement moins bien positionnés puisqu’ils sont présents dans plusieurs catégories d’actif pour lesquelles on prévoit des rendements plus faibles dans les prochaines années. Plusieurs de ces investisseurs sont surexposés à leur marché local, notamment les États-Unis. Afin de bien redistribuer leurs billes, les investisseurs devront être très stratégiques dans leur répartition d’actif et dans le choix de leur gestionnaire de portefeuille, conclut KKR.

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