Rendements : entre le fonds et la réalité

Par La rédaction | 6 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’investisseur canadien moyen a obtenu de moins bons rendements que le fonds moyen ces 10 dernières années, selon une étude mondiale publiée hier par Morningstar.

Intitulée Mind the Gap 2017, cette analyse porte sur les performances enregistrées par les investisseurs dans huit pays (Australie, Canada, Corée du Sud, États-Unis, Luxembourg, Royaume-Uni, Singapour et Taïwan) et mesure les résultats qu’ils ont obtenus avec leurs placements dans des fonds, de même que l’impact de leur comportement sur les résultats.

L’étude calcule ainsi la différence entre les rendements déclarés des fonds et les rendements qu’ont réellement obtenu les investisseurs du monde entier. Pour les cinq dernières années, cet écart se situe dans une fourchette annuelle moyenne allant de -1,40 à 0,53 % selon les pays (voir l’encadré pour la méthodologie).

Au cours de la période de cinq ans qui s’est achevée en décembre dernier, « les investisseurs ont atteint de meilleurs résultats lorsqu’ils ont utilisé des programmes de placement systématiques et investi dans des fonds moins coûteux », constate Morningstar.

PIÈTRES RÉSULTATS AU CANADA

Les Singapouriens ont été ceux qui ont connu le plus grand écart négatif en matière de rendement, à -1,4 % par an pour les cinq dernières années. Au contraire, les investisseurs des régimes de retraite australiens ont, eux, bénéficié de l’écart positif le plus important (+0,53 % par an).

Aux États-Unis, les rendements annuels des investisseurs se sont avérés très légèrement positifs pour les fonds d’allocation (0,05 %), tandis que les fonds à revenu fixe de la Corée du Sud ont gagné 0,47 % annuellement. À noter que ces trois pays offrent tous des outils de placement avec des cotisations ou des options de paiement automatiques, qui « gardent les investisseurs dans le droit chemin et les empêchent de prendre des décisions imprudentes de synchronisation du marché », selon Morningstar.

Sur dix ans, c’est le Canada qui décroche la palme des pires résultats. « Lorsque toutes les catégories de fonds sont prises en compte, le fonds canadien moyen a gagné 4 % pendant la décennie, contre 3,31% pour l’investisseur moyen dans les fonds. Cette disparité a été la plus importante parmi les sept grands marchés de fonds étudiés », analyse la firme.

QUELS FONDS ONT LES MEILLEURS RENDEMENTS?

La firme constate que les rendements des investisseurs, groupés par ratios de dépenses, baissent lorsque les coûts des fonds augmentent, souvent d’une marge supérieure à ces coûts. « Des cotisations régulières aux plans d’épargne et les rééquilibrages automatiques se sont avérés décisifs pour générer des rendements des investisseurs positifs dans des pays comme l’Australie, la Corée du Sud et les États-Unis », commente Russell Kinnel, président du comité de cotation nord-américain de Morningstar, dans un communiqué publié lundi.

« Étant donné qu’un nombre croissant de plans d’épargne offrent une option de placement automatique, les investisseurs ont également de plus en plus accès aux fonds les moins coûteux. Nos recherches démontrent que, si on fait un tri fondé sur les frais, ceux-ci produisent de meilleurs rendements dans tous les domaines, tendance qui s’est révélée aux États-Unis et au Luxembourg », conclut Morningstar.

Pour en savoir plus sur l’étude

Mind the Gap 2017 porte sur des données concernant les fonds communs à capital variable provenant de huit pays et a calculé les rendements moyens des investisseurs pondérés selon les actifs et les rendements totaux moyens des fonds.

Morningstar a aussi testé quatre facteurs et leur effet sur les rendements des investisseurs, soit le ratio de dépenses, le risque, l’écart-type et la durée de fonction du gestionnaire.

L’étude utilise la méthodologie Morningstar des rendements des investisseurs (Morningstar Investor Returns) pour obtenir un taux de rendement pondéré en dollars d’un fonds qui incorpore l’effet des entrées et sorties de liquidités provenant des achats et des ventes, ainsi que l’accroissement des actifs d’un fonds.

Le terme « gap » (écart) qui figure dans son titre représente le manque à gagner entre les rendements des fonds pondérés en dollars et dans le temps, reflétant le bien-fondé avec lequel les investisseurs ont décidé de leurs échéances de placement.

Source : Morningstar

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