Résolution 2019 : gardez la tête froide

8 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Femme d'affaires zen devant un écran d'ordinateur, un homme anxieux derrière elle.
Photo : Antonio Guillem / 123RF

Malgré les récents soubresauts des marchés, l’année ne s’annonce pas si mal, croit Paul Roukis, gestionnaire de portefeuille pour les stratégies de valeur à forte capitalisation chez Rothschild Asset Management, à New York.

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« On lit chaque jour des manchettes annonçant une nouvelle raison de s’inquiéter. Qu’il s’agisse de la Fed, des guerres commerciales, du Brexit, de l’Italie ou des prix du pétrole, il semble toujours y avoir un nouveau déclencheur de la fin du cycle économique et du marché haussier », dit Paul Roukis.

L’expert prend pour exemple les taux d’intérêt. Malgré les réactions mitigées des investisseurs face aux actions de la Fed, « seul le temps peut vraiment dire si elle est allée trop loin ou non », dit-il.

Selon lui, la seule réelle menace à court terme pour les actions américaines est l’inflation.

« Après des années de politiques d’accommodation de la Fed, les taux d’intérêt américains se trouvent à un niveau élevé, ce qui peut créer des frictions dans les marchés et l’économie. Si des hausses de taux deviennent encore nécessaires au-delà des attentes du marché, cela pourrait créer un vent contraire », croit Paul Roukis.

« Cela dit, l’inflation reste encore inoffensive, ce qui devrait être bon pour les actions. On a même vu de la modération récemment. Dans un monde idéal, des hausses de taux modérées se poursuivraient en 2019, soutenues par une forte croissance domestique et une inflation contrôlée. »

Paul Roukis reconnaît aussi l’importance des conflits commerciaux, mais il met en garde contre toute tentative de faire des prédictions.

« Le commerce mondial est interconnecté et complexe. Les chaînes d’approvisionnement se sont bâties sur des décennies. Il est très difficile de quantifier l’impact de nouvelles barrières commerciales, à part sans doute une plus grande inflation. Au bout du compte, les biens coûteront sûrement plus chers aux consommateurs. Il est important pour les investisseurs de comprendre ces risques pour les entreprises, mais malheureusement il est très difficile de quantifier ces effets. »

Selon l’expert, les signes pointent encore vers une économie en santé pour 2019, et les récentes baisses des marchés reposent avant tout sur un réajustement des attentes concernant la croissance.

« Les analystes entrevoient une profitabilité réduite pour les entreprises en 2019. Il me paraît raisonnable d’entrevoir une croissance des profits d’environ 5 % en prenant en compte le ralentissement des économies mondiales, la force du dollar, et l’affaiblissement de l’immobilier américain », dit Paul Roukis.

Une chose est sûre en ce début d’année : les grandes entreprises américaines ne manquent pas de liquidités.

« En plus d’accroître leurs dividendes, elles ont effectué des rachats d’action à hauteur de 700 milliards en 2018, et elles devraient continuer à le faire à moins de circonstances extraordinaires. Certaines donneront ainsi quelques points de pourcentage de plus à leur bénéfice par action », dit Paul Roukis.

« Je crois qu’on entame 2019 avec des attentes raisonnables de profits des entreprises, dans un contexte de décélération de la croissance. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.