Retraite antici­pée : des défis pour la fonction publique

Par La rédaction | 30 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture
Signe de dollar qui s'efface graduellement.
Photo : pick-uppath / iStock

« Les changements apportés au RREGOP, le régime de retraite de la fonction publique québécoise, représentent un recul important pour les fonctionnaires, les profs, les infirmières, les employés d’hôpitaux et de CHSLD, les travailleurs sociaux… »

C’est ce que note le chroniqueur Daniel Germain dans le Journal de Montréal.

Le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) a été modifié en 2016 avec l’adoption de la loi 97.

Il prévoit des options de retraite anticipée avec ou sans réduction de la rente. Auparavant, il était possible de la toucher sans pénalité si l’une des conditions suivantes était respectée, explique l’Institut québécois de planification financière (IQPF) :

  • avoir 60 ans (peu importe le nombre d’années de service);
  • présenter 35 années de service reconnues pour l’admissibilité (peu importe l’âge).

Depuis juillet 2019, le critère de l’âge a été repoussé de 60 à 61 ans. Celui des 35 ans de service est demeurée inchangé. Une nouvelle condition a cependant été introduite : si l’âge du travailleur additionné à ses années de service donne un résultat de 90 ou plus (par exemple : âge de 60 ans + 30 ans dans la fonction publique), il a accès à la retraite anticipée sans réduction des versements.

PÉNALITÉ PLUS ÉLEVÉE

Pour les employés qui ne remplissent pas ces conditions, un nouveau critère est ajouté le 1er juillet 2020. Il risque de faire baisser considérablement leurs rentes, selon le moment où ils décident de quitter leurs fonctions.

Le taux de réduction de leur rente était auparavant de 4 % pour chaque année non travaillée avant l’âge légal de la retraite. Ce taux passe à 6 % le 1er juillet.

« On augmente donc de 50 % cette pénalité en cas de retraite anticipée. Il est fort probable que pour plusieurs participants, c’est cette modification qui aura l’impact le plus important! » note l’IQPF.

En entrevue avec le Journal de Montréal, le planificateur financier Martin Dupras illustre ce changement par l’exemple suivant. Avant la loi 97, un fonctionnaire qui voulait prendre sa retraite à 58 ans voyait sa rente diminuer de 8 % (deux années de pénalité à 4 %).

La même personne qui prendra sa retraite à 58 ans après le 1er juillet se fera amputer ses versements de 18 %, poursuit le planificateur financier (trois années de pénalité à 6 %).

Sur une rente annuelle de 25 000 $, une pénalité de 8 % représente un manque à gagner de 2 000 $. À 18 %, la perte s’élève à 4 500 $ par année pour toute son existence.

Il est à noter qu’en 2020, le taux de cotisation au RREGOP est de 10,63 %.

La rédaction