Retraite : en route vers Liberté 68

Par Ronald McKenzie | 5 Décembre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les travailleurs qui participent à un régime de retraite à cotisation déterminée (CD) devront vraisemblablement travailler jusqu’à 68 ans s’ils veulent atteindre une retraite confortable.

Ce constat-choc vient d’être révélé par la société Towers Watson. Elle en arrive à cette conclusion au terme d’une étude sur les effets de l’évolution des marchés financiers et du coût d’achat des rentes sur l’âge de la retraite éventuelle des travailleurs canadiens participant à un régime CD de référence.

Concrètement : si un participant à un régime CD âgé aujourd’hui de 60 ans souhaite obtenir les mêmes prestations de retraite qu’un participant au régime CD de référence qui a pris sa retraite à 60 ans à la fin de 2007, après avoir cotisé au régime pendant 20 ans, ce participant d’aujourd’hui devrait travailler jusqu’à l’âge de 68 ans et demi, « soit huit longues années et demie supplémentaires ».

Les résultats de l’Indice CD de Towers Watson démontrent clairement les risques auxquels les participants aux régimes CD sont exposés lorsqu’ils essaient de conjuguer les hypothèses sur les placements à long terme et ce que Towers Watson appelle la « sensibilité à l’échéance ».

Cette sensibilité à l’échéance désigne l’incidence potentielle du moment de la décision de prendre sa retraite sur les sommes disponibles pour le faire, en raison de la variation du rendement des placements et du coût des rentes.

Selon les données de Towers Watson, le participant au régime de référence qui a cotisé pendant 20 ans et qui a pris sa retraite à 60 ans le 31 décembre 2007 a obtenu un rendement moyen annualisé de 7,2 % sur ses placements. En comparaison, le travailleur qui a cotisé pendant le même nombre d’années, mais qui a pris sa retraite le 30 septembre 2012 a obtenu un rendement moyen de 6,3 %.

Cet écart de 0,9 % peut sembler bien peu, mais il représente « des dizaines de milliers de dollars auquel le deuxième participant n’aura pas accès pour se procurer un revenu de retraite par le biais d’une rente ». Cela signifie que le participant au régime doit travailler plus longtemps pour combler la différence, qu’il doit cotiser davantage pendant ce temps ou qu’il doit se contenter d’un revenu moins élevé que son collègue qui a pris sa retraite en 2007.

Par ailleurs, l’étude de Towers Watson indique que la majorité des employés croient que les outils de communication et de planification de la retraite de leur employeur mériteraient d’être améliorés.

Dans l’ensemble, moins de 40 % des travailleurs sondés estiment que leur employeur est à la hauteur pour ce qui est des outils de retraite et de l’information offerts. Dans le cas des employés qui se rapprochent de leur retraite (soit ceux qui ont au moins 50 ans), ce pourcentage diminue à 30 %.

Dans une période d’incertitude économique, il est particulièrement important que les employeurs fournissent aux participants des régimes CD une information de meilleure qualité. Il est tout aussi crucial qu’ils leur offrent de meilleurs outils de planification afin de les aider à gérer leur épargne-retraite ainsi qu’à établir et atteindre des objectifs raisonnables.

« Les employés accordent de la valeur aux interventions personnalisées, comme des rencontres en personne et des séminaires, des conseils financiers indépendants et des outils de modélisation en ligne personnalisés qui illustrent leurs propres prestations de retraite. Dans ce contexte, ils sont plus enclins à y avoir recours», signale Towers Watson.

Les conseillers devraient prendre bonne note de ces suggestions.

Ronald McKenzie