Retraite : les travailleurs à faible revenu épargnent-ils trop?

Par Pierre-Luc Trudel | 7 novembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Même s’ils n’ont pas de régime de retraite d’entreprise ou de REER, les personnes à faible revenu jouissent généralement d’un meilleur niveau de vie à la retraite que pendant leur vie active, constate le dernier numéro du bulletin Vision, de Morneau Shepell.

Dans certains cas, on assiste même chez cette partie de la population à un phénomène de « surépargne », qui fait certes augmenter le revenu de retraite, mais aussi diminuer le niveau de vie pendant les années de travail.

En fait, toute proposition exigeant que les travailleurs à faible revenu cotisent davantage à un régime de retraite ou à un REER causerait beaucoup plus de tort que de bien, selon Morneau Shepell, car elle aurait pour effet de réduire leur Supplément de revenu garanti.

Avenir moins radieux pour les revenus moyens et élevés

Dans les tranches de revenus moyens et élevés, la situation est toutefois fort différente. Selon Morneau Shepell, environ 20 % des ménages de ces catégories de revenu sont particulièrement à risque de voir leur niveau de vie diminuer dangereusement à la retraite, une donnée que la firme juge préoccupante, mais pas catastrophique.

Un travailleur sur cinq du groupe qui gagne un revenu moyen et moyen à élevé pourrait profiter d’une amélioration des régimes de retraite actuels, ou éventuellement, de l’ajout d’un régime supplémentaire, indique la société de services-conseils.

Crise de retraite?

« Ce n’est un secret pour personne que certains Canadiens ne se dirigent pas vers une retraite confortable, affirme Fred Vettese, actuaire en chef chez Morneau Shepell. C’est pourquoi certaines provinces, l’Ontario en particulier, croient qu’il est nécessaire d’améliorer le Régime de pensions du Canada ou de lancer leur propre programme. C’est également pour cette raison que plus de 70 % des employeurs interrogés jugent que le pays traverse une crise de la retraite. Toutefois, de nouvelles données indiquent que ce qu’ils vivent actuellement ne peut être qualifié de crise. »

D’autant plus que les besoins de revenu ont tendance à diminuer avec l’âge.

Une enquête menée auprès de plus de 40 000 ménages allemands en 1992 a révélé que le patrimoine diminuait petit à petit à mesure que les personnes âgées dans la soixantaine puisaient dans leur épargne, souligne Morneau Shepell.

Or, il recommençait à augmenter vers l’âge de 70 ans en raison d’une importante diminution des dépenses, pour les vêtements, les voyages et les transports notamment.

Pierre-Luc Trudel