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Tiré de formations certifiant des UFC

Rêve ou objectif?
La question vous semble simpliste? Posez-la donc à vos clients.

Si leurs réponses sont hésitantes, voici ce que vous pouvez leur proposer :

  • apprendre à distinguer un rêve d’un objectif,
  • apprendre à formuler clairement un objectif.

Qu’est-ce qu’un objectif? 

À l’origine, cela commence souvent par un rêve; mais un rêve, c’est d’habitude flou et rose, certainement loin de la réalité.

« Je veux devenir riche » : c’est un rêve. Pour le réaliser, je puis acheter un billet de loterie. Ce n’est qu’une dépense facile. Ce n’est pas un objectif. Distinguons donc le rêve de la réalité, une réalité qui deviendra belle si notre objectif devient un bon objectif… et que nous nous disciplinons pour le réaliser.

Un bon objectif sera :

Spécifique : nous devons le décrire avec une précision raisonnable, par exemple :

Une retraite dorée ou semi-dorée ou triste : à quel âge? Combien désirerons-nous dépenser? Combien de revenu faudra-t-il?

L’achat d’une maison : dans combien d’années? De quelle valeur raisonnable? Avec quelle charge d’hypothèque raisonnable (règle du 30%)?

Le remboursement d’une hypothèque : dans combien d’années? Accélérerai-je les paiements? Avant ma retraite!

Les études des enfants : quelles possibilités d’études visons-nous pour nos chers bambins? Dans combien d’années utiliseront-ils ces épargnes?

Mesurable : Pour l’achat d’une maison, calculons la mensualité possible et raisonnable et la mise de fonds initiale indispensable. N’oublions pas l’analyse de sensibilité aux taux d’intérêt. L’aide d’un conseiller financier sera utile dans ces calculs.

Doté d’une échéance : L’objectif doit être atteignable dans un laps de temps déterminé, tout en laissant du temps au temps. Ne nous décourageons pas!

Mais soyons raisonnables sur les montants que nous sommes capables d’épargner chaque mois ou chaque année.

Réaliste : En matière de retraite, par exemple, se créer un revenu équivalent à notre revenu d’aujourd’hui est un rêve au-delà de la portée de la plupart des gens, sauf pour les quelques-uns qui, dès le début de leur premier salaire ont épargné au moins 18 % de leurs gains annuels et ainsi se sont pris en charge. Rappelons-nous que les études de Statistique Canada montrent qu’un revenu de retraite de 75 % du revenu au travail donne une impression de confort identique à celui que nous avions avant la retraite.

Reprenons l’exemple simple de l’achat d’une maison et posons-nous quelques questions importantes :

Dans combien d’années l’achèterons-nous?

Quelle sera notre mise de fonds initiale?

Quel prix pouvons-nous raisonnablement y mettre (vieille règle : trois fois notre revenu annuel)?

Avec quelle charge d’hypothèque raisonnable (vieille règle : de 30 à 35 % de notre revenu mensuel)?

Si les taux d’intérêt augmentent, serons-nous capables de faire face au coût supplémentaire (analyse de sensibilité)?

La première rédaction de nos objectifs sera un peu difficile pour la plupart d’entre nous. Après quelques jours, relisons ce que nous avons écrit et précisons les éléments pour mieux équilibrer le tout.

N’oublions pas d’établir des priorités parmi nos objectifs : priorité dans le temps et priorité d’importance pour nous. Ne craignons pas de prendre du temps pour écrire tout cela ou pour l’expliquer à notre conseiller financier.


Jean Dupriez, LL.L., DAE., Pl. Fin., est planificateur financier et membre de l’Association des MBA du Québec. Auteur de deux ouvrages, Le classement des documents personnels (2002) et Savoir choisir son conseiller financier (2010), il s’exprime régulièrement sur les enjeux de la profession dans son blogue sur Conseiller.ca.