Revenu fixe : les investisseurs sont confiants

Par La rédaction | 30 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La majorité des investisseurs en titres à revenu fixe se disent optimistes pour l’année en cours et jugent que l’économie mondiale est aujourd’hui dans une phase ascendante, selon une étude mondiale d’Invesco.

Publiée lundi, Global Fixed Income Study (en anglais seulement) passe au crible le comportement des investisseurs à travers les activités de 79 chefs des placements et spécialistes des titres à revenu fixe en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, ainsi que dans la région Asie-Pacifique. Plus précisément, l’étude révèle que 58 % des investisseurs en titres à revenu fixe sondés croient que la situation économique de la planète va continuer à s’améliorer, sans toutefois adopter le processus de normalisation habituel qui suit généralement un ralentissement économique.

En effet, l’étude montre que les investisseurs, en particulier les Nord-Américains, ne craignent plus une recrudescence de l’inflation en raison de l’assouplissement quantitatif. Au contraire, la majorité d’entre eux s’attendent même plutôt à une croissance modérée et à un risque d’inflation faible. « Le danger pour les investisseurs est qu’ils sous-estiment le risque d’inflation dans une économie mondiale vigoureuse », met néanmoins en garde Rob Waldner, stratège en chef macroéconomique à Invesco.

INTÉRÊT POUR LES PLACEMENTS NON TRADITIONNELS

Le rapport met également au jour un fort intérêt des investisseurs pour les titres de créance non traditionnels, tels que les prêts bancaires et les titres de créances immobilières. En moyenne, les investisseurs interrogés consacrent ainsi 19 % de leurs portefeuilles de titres à revenu fixe aux stratégies de crédit non traditionnelles, la pondération atteignant même 26 % en Amérique du Nord. À noter que les investisseurs les plus importants (dont l’actif en gestion dépasse 15 G$ US) consacrent le plus souvent une part plus importante de leur actif à ce type de titres de créance par rapport à leurs homologues plus petits, qui ne sont pas en mesure d’exploiter autant ces stratégies.

L’intérêt d’adopter une telle démarche est que « les titres de créance alternatifs permettent aux investisseurs axés sur le revenu fixe de diversifier leurs portefeuilles en dehors des facteurs influant habituellement sur le rendement, tels que les taux et les durées », explique Invesco. Résultat : ils peuvent privilégier d’autres facteurs, comme le manque de liquidité et les compétences du gestionnaire, « tout en exploitant des stratégies axées sur le rendement total libérées des contraintes des indices de référence traditionnels ».

« La gamme des sous-catégories d’actif au sein des placements à revenu fixe a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, et englobe désormais un vaste éventail de placements variés dont les prêts bancaires et l’immobilier. Bien que les éléments d’actifs à revenu fixe de base traditionnels continuent de jouer un rôle fondamental dans de nombreux portefeuilles à revenu fixe, les titres de créance alternatifs devraient gagner en popularité dans les portefeuilles à revenu fixe des investisseurs institutionnels », observe Rob Waldner.

RETOUR VERS LES OBLIGATIONS DE BASE

L’étude relève par ailleurs que, depuis trois ans, les investisseurs réduisent la part de leurs placements dans les portefeuilles à revenu fixe de base. Malgré tout, la majorité des personnes sondées (63 %) prévoient se tourner à nouveau vers ce type de titres au cours des trois prochaines années, au détriment surtout des portefeuilles d’actions. De même, elles continuent d’avoir l’intention d’investir dans les titres de créance non traditionnels, mais à un rythme moins soutenu en raison des cours plus élevés et d’un choix d’occasions limité.

Enfin, le rapport note que parmi les placements à revenu fixe non traditionnels, les titres de créance des marchés émergents demeurent un segment privilégié. Bien que les investisseurs interrogés affirment y consacrer aujourd’hui en moyenne 3 % de leur actif, près d’un sur trois (29 %) ont prévu d’accroître cette pondération au moins jusqu’en 2020. Les répondants estiment en effet que ce secteur offre des occasions intéressantes en raison de l’amélioration des bases économiques, de la réduction du déficit des comptes courants et de l’incidence directe moins prononcée de la hausse des taux d’intérêt américains.

À noter qu’au Canada, l’étude Global Fixed Income Study concerne uniquement les investisseurs admissibles aux termes du Règlement 45-106.

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