Revenu par habitant : le Québec à la traîne

Par La rédaction | 19 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Avec un revenu disponible de 26 046 $ par habitant en 2014, le Québec se retrouve en queue de peloton au pays, selon les données publiées hier par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

C’est l’Alberta qui arrive en tête, grâce à un revenu de 40 495 $ par habitant, tandis que pour l’ensemble du Canada, celui-ci s’élève à 30 270 $ par personne.

D’après l’ISQ, le retard du Québec est en bonne partie dû à la rémunération des salariés, principale composante du revenu disponible, qui demeure nettement plus faible que dans le reste du pays.

LE POUVOIR D’ACHAT STAGNE

Toujours en 2014, le revenu disponible par habitant a progressé, en dollars courants, de 1,5 % dans la Belle Province alors que l’indice de prix des dépenses de consommation finale des ménages augmentait de 1,4 %.

Autrement dit, « le pouvoir d’achat des Québécois, mesuré par le revenu réel disponible par habitant, s’est accru d’à peine 0,1 %, soit la plus faible croissance des neuf dernières années », souligne l’ISQ.

L’organisme attribue ce ralentissement « à la faible progression de la rémunération des salariés et des transferts gouvernementaux », ainsi qu’à « la hausse marquée des cotisations payées par les employés à leur régime de retraite ».

BAISSE EN OUTAOUAIS ET SUR LA CÔTE-NORD

Le revenu disponible par habitant a augmenté de 2013 à 2014 dans l’ensemble du Québec, à l’exception de l’Outaouais et de la Côte-Nord, où il a respectivement diminué de 0,6 % et de 0,1 %.

Malgré cette baisse, le revenu par tête de la Côte-Nord (26 917 $) figure parmi les plus élevés des 17 régions québécoises, puisque seules la Montérégie (27 246 $) et la Capitale-Nationale (27 219 $) font meilleure figure à ce chapitre.

À l’opposé, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et la Mauricie continuent de se situer au bas du classement, avec un revenu par personne de 23 317 $, 23 324 $ et 23 555 $ respectivement.

MONTRÉAL FAIT BONNE FIGURE

Des six régions métropolitaines que compte le Québec, Montréal (+ 1,9 %) est la seule à enregistrer un taux de croissance du revenu disponible supérieur à celui observé dans l’ensemble de la province. Selon l’ISQ, cet enrichissement s’explique « par le redressement du revenu net de la propriété et par la hausse de la rémunération des salariés ».

Malgré une augmentation plus lente en 2014, Québec (27 179 $) affiche toujours un revenu par habitant supérieur à celui de Montréal (26 758 $). Quant aux régions de Gatineau (25 547 $), Saguenay (24 879 $), Trois-Rivières (24 093 $) et Sherbrooke (23 813 $), elles enregistrent des chiffres inférieurs à la moyenne provinciale.

Rappelons que le revenu disponible est le montant qui reste à la disposition des ménages pour la consommation de biens et de services et l’épargne une fois les impôts directs et les cotisations aux régimes d’assurance sociale et de retraite payés.

Les 62 plus fortunés possèdent autant que la moitié de la planète

Le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde a dépassé l’an dernier celui des 99 % restants avec un an d’avance sur les prévisions, indique l’ONG britannique Oxfam dans un rapport publié hier.

« L’an dernier, nous avions prédit que les 1 % les mieux nantis posséderaient plus que le reste du monde en 2016. Cette prédiction s’est en fait réalisée dès 2015, soit un an plus tôt », souligne le document.

DE PLUS EN PLUS RICHES

Illustration de l’accroissement spectaculaire des inégalités ces dernières années, Oxfam a calculé que « 62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale », alors que « ce chiffre était de 388 il y a cinq ans ».

La richesse de ces 62 individus (dont 53 hommes) a progressé de 44 % depuis 2010, alors que celle des 3,5 milliards de personnes les plus pauvres chutait de 41 %, précise l’organisation non gouvernementale. La moitié de ces 62 individus viennent des États-Unis, 17 sont originaires d’Europe et les autres de pays comme la Chine, le Brésil, la Russie, le Mexique, le Japon et l’Arabie saoudite.

« IL FAUT METTRE FIN AUX PARADIS FISCAUX »

Pour enrayer ce phénomène, l’ONG a lancé un nouvel appel aux dirigeants mondiaux : « Nous devons interpeller les gouvernements, entreprises et élites économiques […] pour qu’ils s’engagent à mettre fin à l’ère des paradis fiscaux qui alimentent les inégalités mondiales et empêchent des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté », a déclaré Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.

« Les entreprises multinationales et les riches élites ne suivent pas les mêmes règles que les autres, en refusant de payer des taxes dont la société a besoin pour fonctionner. Le fait que 188 des 201 premières entreprises mondiales soient présentes dans au moins un paradis fiscal montre qu’il est temps d’agir », conclut la dirigeante.

Selon des économistes, au moins 7 600 G$ seraient aujourd’hui placés dans des paradis fiscaux.

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