Ristournes : Desjardins répond au quotidien Le Soleil

Par Ronald McKenzie | 14 août 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

« Si la tendance se maintient, les ristournes versées aux membres du Mouvement Desjardins s’afficheront en forte baisse cette année. »

Cette manchette du quotidien Le Soleil a frappé fort, mardi. Pour soutenir son affirmation, le journal a comparé les ristournes payées par la coopérative de 2007 à 2012. Au cours de cette période, celles-ci ont effectivement chuté de 592 à 279 millions dollars.

Or, pendant que les ristournes diminuent, les excédents de Desjardins, eux, suivent la tendance inverse, passant de 1,1 à 1,6 milliard de dollars (+45 %) entre 2007 et 2012. « Pour l’année financière 2012, Desjardins a décidé de retourner à ses membres seulement 18 % de ses excédents nets. En 2007, le Mouvement des caisses populaires avait versé en ristournes 54 % de ses excédents nets », a calculé Le Soleil. Qui plus est, le porte-parole de Desjardins a déclaré que les ristournes prévues pour 2013 seraient de 20 % inférieures à celles de 2012.

Desjardins a tenu à apporter des précisions. « Bien que le contenu de l’article soit généralement exact, il comporte néanmoins quelques comparaisons qui portent à confusion », prévient l’institution financière dans un texte diffusé sur son site Internet.

Selon Desjardins, établir l’évolution des ristournes versées en prenant pour base le montant donné en 2007, avant la crise financière de 2008, est un « procédé éminemment contestable ». En effet, depuis cette crise, les normes de capitalisation ont changé de manière radicale et affecté la capacité de ristourner des caisses.

Le montant des ristournes n’est pas déterminé à partir des excédents globaux du Mouvement Desjardins, mais plutôt sur une partie des excédents des caisses, que l’on dit « ristournables », précise la coopérative.

Ainsi, au terme de l’année financière 2013, Desjardins s’attend à une baisse de plus de 20 % des excédents ristournables des caisses, réduisant d’autant le montant total des ristournes que celles-ci peuvent verser à leurs membres.

« Contrairement à ce qui est écrit dans l’article, il ne faut pas calculer le pourcentage des ristournes versées à partir des excédents nets du Mouvement Desjardins mais bien à partir des excédents des caisses. En 2012, c’est en moyenne 31,6 % des excédents des caisses qui étaient versés sous forme de ristournes. Desjardins s’attend à ce que ce pourcentage soit en moyenne de 29 % au terme de l’année financière 2013 », ajoute le Mouvement Desjardins.

En outre, depuis la crise, les nouvelles règles en matière de capitalisation sont devenues beaucoup plus sévères que celles qui s’appliquaient antérieurement. Ces nouvelles exigences réglementaires, combinées à la baisse de rentabilité du réseau des caisses, amènent Desjardins à « demeurer prudent dans la répartition de ses excédents ».

Contrairement aux banques, Desjardins ne peut émettre d’actions pour augmenter sa capitalisation. Afin d’assurer la solidité et la pérennité de son réseau, il doit y réinvestir davantage de ses excédents.

« Nous y voyons le signe d’une gestion rigoureuse et prudente dont les membres sont les premiers bénéficiaires », conclut le Mouvement Desjardins.

À lire : Desjardins augmente ses excédents

Ronald McKenzie