RVER : bilan positif malgré des résultats modestes

Par La rédaction | 29 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Malgré un taux de participation modeste, le gouvernement du Québec estime que le régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) a eu un impact positif pour les travailleurs québécois.

Selon les dernières données de Retraite Québec, un peu moins de 80 000 travailleurs et de 11 000 entreprises participent actuellement au RVER, rapporte Le Devoir. En volume d’actif, l’ensemble des RVER en vigueur contiennent un maigre 75 millions de dollars. Selon le ministère des Finances, ce sont pourtant 24 000 entreprises de 10 employés et plus qui sont visées par la nouvelle loi.

Si ces résultats semblent donc décevants au premier coup d’œil, Québec souligne qu’ils ne tiennent pas compte des autres types de régimes que les employeurs ont pu mettre en place pour se conformer à la nouvelle réglementation. Ainsi, de nombreux régimes de retraite à cotisation déterminée et de REER collectifs auraient vu le jour au cours des dernières années dans « plusieurs milliers d’entreprises » de la province.

Depuis 2016, ce serait donc 800 000 nouveaux travailleurs, et non pas seulement 80 000, qui bénéficient d’un régime de retraite collectif offert par leur employeur. Bref, le véritable succès du RVER ne serait pas le RVER en tant que tel, mais plutôt le fait qu’il ait réussit à sensibiliser les employeurs québécois à la question de la préparation de la retraite de leurs employés.

DES DONNÉES INCOMPLÈTES

De nombreuses questions demeurent toujours sans réponse, et il est donc difficile pour le moment de dresser un portrait complet de l’implantation du RVER. Retraite Québec a indiqué au Devoir avoir déjà commencé la collecte de données nécessaire pour réaliser une analyse plus approfondie « d’ici un an ».

Interrogé par le quotidien, Bernard Morency, professeur et membre associé à l’Institut sur la retraite et l’épargne de HEC Montréal, estime que l’un des principaux problèmes est liée à la compartimentation de l’information « entre des acteurs qui ne se parlent pas ». Ce manque criant de mécanisme de collecte et de partage des données explique en partie pourquoi le Canada et le Québec sont souvent « dans le brouillard » concernant les question de retraite.

L’année dernière, Avantages avait par exemple été incapable d’obtenir de la part de l’Agence du revenu du Canada le nombre de REER collectifs en vigueur au Québec. Nous avions également appris que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui assure le respect des normes du travail, dont celle relative à la mise en œuvre du RVER, n’a aucun moyen de déterminer combien d’employeurs ont mis en place un autre type de régime, comme un REER collectif, pour se conformer à la loi, et combien sont en infraction.

La rédaction