Sa retraite gâchée par une erreur de planification financière

Par La rédaction | 2 août 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un retraité de la région de Québec voit ses projets de retraite partir en fumée en raison d’une erreur commise par une employée de Desjardins, rapporte Radio-Canada.

Après 30 ans comme opérateur à l’aluminerie Alcoa de Deschambault, Dany Jobin pensait avoir droit à une retraite bien méritée. Après avoir fait sa projection de retraite avec une professionnelle de Desjardins, il a quitté son emploi en juillet 2020. Une décision qu’il regrette désormais.

Voulant prévoir les retraits qu’il devrait faire de ses REER, il a revérifié les projections faites avec l’employé de Desjardins et s’est rendu compte que cette dernière s’était trompée. En effet, ses revenus projetés incluaient une indexation annuelle de 2 % de sa rente de retraite, alors que son régime de retraite n’est pas indexable.

« Ça a été un choc, confie-t-il à Radio-Canada. Je focussais sur le montant disponible par semaine et je n’avais pas regardé les détails dans les colonnes. »

Lorsqu’il a contacté sa succursale, sa conseillère était en congé. La remplaçante de celle-ci lui a confirmé qu’il s’agissait bien d’une erreur. Compatissante, elle lui a déclaré qu’il n’y avait malheureusement rien à faire et qu’il devrait se contenter de moins de revenus que prévu.

DE LOURDES RÉPERCUSSIONS

En faisant croître de 2 % la rente de retraite, cela a artificiellement gonflé les revenus projetés et agrandit chaque année l’écart entre les revenus réels et projetés se creuse, au point d’atteindre 40 000 $ à ses 95 ans.

Concrètement Dany Jobin dispose de 200 $ net de moins par semaine. « C’est certain que je serais encore au travail présentement si j’avais eu les bons chiffres », assure-t-il.

Étant donné qu’il ne peut pas reprendre son ancien emploi, il considère trois options :

  • réduire drastiquement ses dépenses;
  • puiser dans ses placements, mais il ne lui resterait plus rien dans 20 ans;
  • ou travailler à temps partiel, à un salaire moindre.

La troisième option est celle qu’il privilégie de façon à pouvoir réaliser ses projets de retraite.

DES SOLUTIONS?

Dany Jobin a décidé pour le moment de ne pas mener son dossier plus loin, car sa conseillère a affirmé qu’il n’y avait rien à faire et qu’il « se sent petit contre Desjardins », toutefois des recours s’offrent encore à lui.

En premier lui, il pourrait se mettre en contact avec la direction de la succursale afin de régler le différend. Le dossier serait potentiellement étudié par l’ombudsman du Mouvement Desjardins.

Il pourrait également se plaindre à la Chambre de la sécurité financière (CSF). Ce n’est pas lui qui aurait dû constater l’erreur de sa conseillère et, même si celle-ci est de bonne foi, elle est tout de même dans le tort. « Une erreur professionnelle même sans mauvaise intention peut mener à une plainte devant le comité de discipline » a confirmé Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF, ce qui pourrait potentiellement mener à une amende ou/et une radiation.

Dany Jobin pourrait également se plaindre à l’Autorité des marchés financier (AMF) qui agirait alors comme conciliateur entre le client et l’institution financière.

Reste à voir si le retraité décidera ou non d’aller plus loin.

La rédaction