Sacrifier son épargne-retraite pour rénover

Par La rédaction | 7 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plus de quatre Canadiens sur 10 sont prêts à consentir des sacrifices financiers importants si cela leur permet d’achever leurs travaux de rénovation domiciliaire, selon un sondage publié hier par le cabinet d’audit BDO Canada.

Ainsi, 43 % de ceux qui prévoient rénover ont l’intention de financer au moins une partie des travaux en s’endettant davantage qu’ils ne le sont déjà, sacrifiant au passage leur épargne-retraite et le remboursement de leur dettes actuelles.

Selon BDO, il leur faudra en moyenne deux ans et demi pour payer ce surplus. Qui plus est, 21 % des « rénovateurs » admettent ne pas économiser suffisamment en vue de leurs vieux jours.

PRIS AU DÉPOURVU EN CAS D’URGENCE

L’enquête montre aussi que près d’un quart des personnes interrogées ne rembourseront pas l’argent qu’elles ont emprunté aux institutions financières aussi vite qu’elles le souhaiteraient et que 25 % n’épargnent pas assez pour se constituer un coussin de sécurité en cas d’urgence.

En outre, lorsque leur budget rénovations dépasse le montant qu’ils s’étaient fixés, la plupart des Canadiens choisissent de dépenser davantage plutôt que d’interrompre provisoirement les travaux. Dans ce cas, près de la moitié (44 %) utilise son épargne pour couvrir ces coûts supplémentaires, tandis que 15 % s’endettent davantage.

Dans l’ensemble, 57 % des propriétaires au pays affirment être susceptibles de rénover dans l’année à venir, et c’est au Québec (72 %) et en Ontario (61 %) qu’ils sont les plus nombreux à l’envisager. A contrario, seuls 40 % des ménages des provinces de l’Atlantique pensent faire des travaux durant cette période.

COÛT MOYEN DES RÉNOVATIONS : 16 439 $

En moyenne, les propriétaires canadiens prévoient débourser 16 439 dollars pour améliorer ou moderniser leur habitat. Ce montant est nettement plus élevé chez les Albertains (22 586 dollars), tandis que les résidents de la Saskatchewan et du Manitoba indiquent qu’ils dépenseront « seulement » 11 934 dollars.

Le sondage montre que 31 % des Québécois prévoient financer la majeure partie de leurs travaux en s’endettant, comparativement à 20 % des Saskatchewanais et des Manitobains.

Plus de quatre Canadiens sur 10 (42 %) indiquent ne pas avoir encore établi leur budget de rénovation, mais ont l’intention de le faire, alors que 9 % précisent qu’ils n’en feront pas. À noter que les résidents des provinces de l’Atlantique sont les plus nombreux à dire qu’ils n’ont pas établi de budget ou qu’ils ne le feront pas (19 %). Ils sont également les plus susceptibles d’utiliser une carte de crédit pour payer les travaux entrepris (23 %, comparativement à 13 % sur le plan national).

LES PRINCIPALES CRAINTES DES PROPRIOS

Enfin, l’enquête révèle que les craintes financières les plus communes chez les propriétaires d’un océan à l’autre sont, dans l’ordre :

  • être confrontés à des problèmes majeurs qui ajouteront à leurs coûts de rénovation (33 %);
  • se retrouver face à un changement soudain de leur situation, comme perdre leur emploi, divorcer ou tomber malade (18 %);
  • ne pas récupérer leur investissement lorsqu’ils vendront leur maison (17 %);
  • être victimes d’un effondrement du marché du logement qui réduirait la valeur de leur maison (15 %);
  • trop s’endetter (14 %);
  • être incapables de payer leurs dettes de rénovation aussi vite qu’ils le souhaitent (13 %);
  • devoir assumer une augmentation de taux d’intérêt qui accroîtrait leur niveau d’endettement (9 %).

Le sondage a été effectué par Ipsos Reid entre les 18 et 24 mai auprès d’un échantillon de 1 003 propriétaires canadiens ayant l’intention d’effectuer des rénovations au cours des 12 prochains mois. Sa marge d’erreur est de ±3,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

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