« Sell in May and Go Away » : pourquoi donc?

Par Ronald McKenzie | 23 mai 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le vieil adage boursier qui dit Sell in May and Go Away (vendez en mai et ne réinvestissez pas avant l’automne suivant) a de quoi séduire les investisseurs. En effet :

* Un placement de 10 000 $US investi dans l’indice Dow Jones uniquement entre le 1er novembre et le 30 avril de chaque année depuis 1950 aurait atteint 474 305 $ en 2008. Cette prévision suppose que tous les investissements ont été convertis en placements à revenu fixe au cours de la période de mai à octobre.

* Le même montant investi entre le 1er mai et le 31 octobre de chaque année depuis 1950 aurait chuté à 8 012 $US en 2008.

Pourtant, BMO Banque privée Harris met en garde contre cette stratégie saisonnière, car elle pose l’hypothèse qu’on peut anticiper les mouvements de marché sans trop se tromper. Or, les études montrent que le market timing demeure une activité particulièrement hasardeuse. Au lieu de spéculer, les investisseurs devraient adopter « une approche diversifiée à long terme qui leur assure un rendement régulier de leurs investissements, tout en les protégeant contre les risques inutiles », estime BMO Banque privée Harris.

Et puis, la stratégie du Sell in May and Go Away ne fonctionne pas tout le temps. Ainsi, les investisseurs qui ont vendu au printemps 2009 ont raté des gains substantiels, rappelle BMO Banque privée Harris. En fait, au Canada, entre 2003 et 2007, la valeur des actions a augmenté au cours des mois d’été.

Il est possible que des clients manifestent des craintes dans le contexte économique actuel et qu’ils réagissent négativement aux manchettes des journaux. Les nouvelles déprimantes pourraient les inciter à liquider intempestivement leurs positions. On le sait, en matière de placement, l’émotivité est souvent mauvaise conseillère. De fait, c’est quand tout le monde vend qu’il est temps d’acheter. Le travail du conseiller est de faire comprendre cette notion à ses clients, ce qui peut être ardu.

Au cours des prochains mois, les marchés risquent de traverser des périodes plutôt volatiles. Les conseillers devraient être proactifs et informer leurs clients que les Bourses pourraient réagir assez fortement aux trois facteurs suivants :

1. Conditions du crédit en zone euro. Bien que les manchettes récentes en Europe aient jeté de l’ombre sur la reprise mondiale, les risques que pose la crise de la dette souveraine devraient diminuer et ne pas avoir de répercussions négatives sur les marchés nord-américains à long terme. « Les investisseurs devraient noter que l’activité quotidienne des marchés boursiers risque de s’en trouver affectée, sans toutefois se traduire par un recul permanent des marchés au Canada ou aux États-Unis », indique BMO Banque privée Harris.

2. Élection présidentielle aux États-Unis et rythme de la reprise économique. Compte tenu du surendettement et des défis financiers à venir – comme la fin de la période des mesures d’assouplissement monétaire – couplés à une année électorale, on peut s’attendre à ce que le marché connaisse des périodes de perturbation économique et emprunte un parcours de reprise moins linéaire au cours des prochains mois.

3. Croissance en Chine. On s’attend à ce que le PIB chinois croisse de 7,5 % à la fin de 2012. La croissance prévue de l’économie chinoise, ainsi que l’approche économique internationale qu’adoptent les leaders du pays, continueront d’offrir un cadre solide pour la reprise mondiale.

Comme on peut le constater, les marchés auront de quoi faire durant tout le calendrier estival et même après. Avec un portefeuille qui contient des placements à la fois conservateurs et plus dynamiques, vos clients pourront demeurer actifs tout au long de l’année. La beauté de cette stratégie, c’est qu’elle a véritablement fait ses preuves.

Ronald McKenzie