Services bancaires : le grand désert rural

Par Rémi Maillard | 25 septembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les partisans de l’offre de services bancaires ou d’assurances dans les comptoirs postaux ont maintenant un argument supplémentaire.

Un sondage mené auprès de 3 326 bureaux de poste ruraux (dont 718 au Québec) révèle que près de la moitié (45 %) des quelque 80 % de ces bureaux « n’ont aucune banque ou caisse populaire dans un rayon d’au moins six kilomètres ».

Beaucoup sont même plus éloignés, certains « se trouvant à une distance pouvant aller de 15 à 20 km en moyenne, et jusqu’à plus de 300 km ».

Cette enquête de terrain a été réalisée au printemps et à l’été 2014 pour l’Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA) par le cabinet d’expertise conseil Anderson Consulting d’Ottawa.

Moins de caisses et de banques

L’ACMPA assure avoir constaté que « la vaste majorité des bureaux de poste qui n’ont aucun service financier veulent en avoir un ».

L’association indique également que beaucoup de ses membres lui ont rapporté que la caisse populaire ou la succursale bancaire de leur communauté avait réduit ses heures d’activité « à seulement quelques heures par semaine », et que « plusieurs succursales de banques et de caisses populaires ont annoncé qu’elles fermeraient bientôt leurs portes ».

Selon ses données, il y avait 6 200 succursales bancaires en 2012 au pays, contre 8 000 en 1990. Quant au nombre total de succursales de caisses populaires, il serait passé de 3 603 en 2002 à 3 117 dix ans plus tard.

Plus de comptoirs franchisés

Certaines provinces possèdent par ailleurs un nombre de plus en plus élevé de comptoirs franchisés dans leurs communautés, note l’ACMPA.

C’est le cas notamment de la Colombie‐Britannique, où 37 % des répondants disent en avoir au moins un ou plusieurs sur leur territoire, suivie par le Québec (23 %), alors que la moyenne nationale n’est que de 14,5 %.

Au total, résume l’association, près de 1200 communautés au pays n’ont aucune banque ou caisse populaire à proximité, mais ont un bureau de poste, tandis que beaucoup d’autres ont une banque ou une caisse populaire, mais celle‐ci n’est ouverte que quelques heures par semaine.

Sa conclusion? « Si les 6 400 bureaux de poste actuels commençaient à offrir des services financiers, cela augmenterait considérablement l’accès de la population à ces services », ne serait-ce que parce qu’« ils sont ouverts au moins cinq jours par semaine et ont habituellement des heures d’activité normales ».

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Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.