SFL : « Il ne s’agit pas de fusionner pour fusionner »

Par La rédaction | 5 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le réseau SFL est en grande transformation au Québec et au Canada. Conseiller s’est entretenu avec Michael Rogers, le nouveau patron du réseau SFL. Il nous en dit plus sur l’intégration des six grands centres québécois prévue pour 2018.

« L’objectif de créer six grands centres financiers au Québec et de poursuivre une stratégie semblable à l’extérieur du Québec n’est pas de fusionner pour fusionner, mais plutôt de rassembler les meilleures pratiques d’affaires de l’ensemble des partenaires en un même lieu, et d’ainsi offrir des services qui favorisent le développement des affaires et la croissance », explique Michael Rogers.

L’année 2018 à SFL sera grandement consacrée à compléter l’intégration des six grands centres québécois et à déployer une nouvelle offre de service. Car au cœur des fusions, il y a un clair repositionnement de SFL vers la gestion de patrimoine au sens large, incluant l’assurance, l’épargne collective, les fonds distincts, etc.

Selon Michael Rogers, les conseillers témoignent de l’évolution des clients, qui rejetteraient de plus en plus le simple modèle transactionnel pour exiger plutôt du conseil. L’expérience du client est primordiale et ce dernier ne veut pas seulement rencontrer un représentant au moment d’acheter un produit ou de faire une transaction. Il souhaite être accompagné sur le long terme et conseillé quant à ses besoins financiers, par un professionnel qui va au-devant de ses besoins.

« Le déploiement de notre offre de service et notamment la présentation de nos services en planification financière est un axe important pour nous cette année, tout comme la nouvelle approche de la mise en marché des réseaux de distribution », poursuit Michael Rogers. Le réseau est d’ailleurs en pleine campagne d’embauche pour mettre en place son offre de planificateurs financiers.

L’INDÉPENDANCE DES CONSEILLERS

Initialement, l’annonce des fusions de centres financiers, que certains jugent « forcées », a soulevé des inquiétudes quant à l’indépendance de conseillers et à une éventuelle mainmise plus prononcée de Desjardins sur la conduite de leurs affaires.

« Nous sommes partenaires de Desjardins, mais nous reconnaissons les autres manufacturiers » rappelle Michael Rogers. Il donne en exemple les investissements récents dans la plateforme numérique de courtage en assurance, qui comprend les produits d’un grand nombre d’assureurs. Nous avons des ententes avec 21 compagnies d’assurance et 80 maisons de fonds. »

OPTIMISME DANS LES RANGS

Loin d’être inquiet de l’évolution des choses, Benoît Arbour, planificateur financier d’Alter Ego groupe financier à Laval, dans le giron de SFL depuis les débuts du réseau, est optimiste. Il note que les clients plus fortunés ont besoin de services plus complets, incluant par exemple des conseils en fiscalité. « En se regroupant, les centres auront une plus grande capacité financière pour embaucher des ressources et offrir un service complet », croit-il.

Il ne s’inquiète pas pour l’indépendance des conseillers. « C’est important pour Desjardins de pouvoir miser sur un réseau de conseillers indépendants, car c’est ce qu’un segment de la clientèle recherche, avance-t-il. Si Desjardins n’offre pas cette option, ces clients iront ailleurs. »

Son de cloche similaire du côté de Richard Aubin, du Centre financier Laval-Laurentides, lui aussi avec SFL depuis de nombreuses années. Il croit que les fusions ont surtout inquiété les directeurs-adjoints, qui ont craint de perdre leur emploi ou de changer de fonction. « Pour les représentants, ça ne change pas grand-chose, ça pourrait même nous permettre de compter sur plus de services et plus de ressources. »

Au-delà des économies d’échelle, il croit que les fusions permettront surtout d’harmoniser les services offerts entre les différentes centres, qui varient grandement présentement en fonction de la taille et des ressources financières des groupes. « Nous serons plus efficaces et dans certains cas plus rentables », croit-il.

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