Six banques devront payer près de 6 G$ d’amendes

Par La rédaction | 21 mai 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les autorités américaines et britanniques ont annoncé hier avoir infligé des amendes de près de six milliards de dollars à six grandes institutions financières internationales pour avoir, entre autres, manipulé les taux de change entre 2007 et 2013, rapporte l’Agence France-Presse.

Les banques impliquées sont les américaines Citigroup, JPMorgan Chase et Bank of America, les britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland, ainsi que la banque suisse UBS.

Outre la pénalité financière qu’elle devra verser, cette dernière a perdu l’immunité qu’elle avait obtenue en 2012 et qui la préservait d’éventuelles poursuites judiciaires.

Il s’agit d’une nouvelle série d’amendes après celles imposées en novembre 2014, alors que la plupart de ces mêmes banques avaient dû payer 3,4 G$ aux autorités.

2,4 G$ de pénalité pour Barclays

L’amende totale, qui concerne le seul volet des manipulations du marché des changes par lequel transitent chaque jour quelque 5 300 milliards (dont 40 % via la City, à Londres), se monte précisément à 5,65 milliards.

C’est Barclays qui devra payer la plus forte pénalité, soit un total de 2,4 milliards. L’établissement britannique et UBS ont en outre écopé d’amendes pour avoir manipulé le taux d’intérêt interbancaire Libor et elles seront contraintes de débourser 60 et 203 millions, respectivement, dans le cadre de cette affaire.

Selon l’enquête menée par les autorités américaines, des courtiers de Citigroup, JPMorgan Chase, Barclays et Royal Bank of Scotland ont utilisé des systèmes de messagerie instantanée et un langage codé pour manipuler le cours du dollar ou de l’euro entre décembre 2007 et janvier 2013.

« Pile je gagne, face tu perds »

Barclays a par ailleurs dû procéder au licenciement de huit salariés impliqués dans ce dossier et l’autorité de contrôle du secteur des services financiers de l’État de New York l’a avertie qu’elle continuerait d’être sous étroite surveillance.

« Pour dire les choses simplement, les salariés de Barclays ont contribué à manipuler le marché des changes. Ils ont participé à un mécanisme du type “pile je gagne, face tu perds” pour dépouiller leurs clients », affirme le régulateur des services financiers de l’État de New York, Benjamin Lawsky, dans un communiqué cité par l’agence Reuters.

À l’exception de Bank of America, les banques incriminées ont accepté une période de mise à l’épreuve de trois ans durant laquelle elles se sont engagées à tenir les autorités informées de leurs activités.

Pas d’incidence pour les banques

Cette nouvelle série d’amendes ne devrait toutefois guère peser dans les comptes de ces six établissements puisqu’ils avaient mis des fonds de côté en vue de régler à l’amiable les différents litiges auxquels ils font face.

Ainsi, à la fin avril, Barclays disposait de quelque 3,2 milliards de « réserves juridiques », tandis que JPMorgan avait provisionné 5,5 milliards et Citigroup, quatre milliards.

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