Six mois pour régler la crise financière mondiale

Par Ronald McKenzie | 16 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les six prochains mois seront cruciaux pour dénouer la crise financière actuelle, et la balle est dans le camp des gouvernements, estime le Fonds mondial international (FMI). Sans quoi, la situation risque d’atteindre un point de non-retour.

En entrevue à l’agence Reuters, Nemat Shafik, directrice générale adjointe du FMI, a indiqué que les États font maintenant face au défi d’adopter des « politiques d’implémentation ».

Que ce soit aux États-Unis, en Europe ou dans les économies en émergence, « le défi est le même », a déclaré Mme Shafik en marge de l’Assemblée annuelle 2012 du FMI et de la Banque mondiale qui se déroule à Tokyo.

Au cours de cet événement, les grands argentiers de la planète ont émis une mise en garde claire : l’économie mondiale fait du sur-place à cause de nombreuses incertitudes qui minent la confiance et freinent le développement.

La zone euro reste l’épicentre de la crise : son PIB réel devrait diminuer cette année. Aux États-Unis, les risques que présentent le « précipice budgétaire » et la capacité réelle des dirigeants du pays à l’éviter sont sujets de préoccupation.

Mme Shafik affirme qu’il existe un consensus sur les mesures à prendre pour régler les problèmes de la zone euro. « Celles qui doivent être adoptées aux États-Unis sont bien définies. Pour ce qui est des marchés émergents, c’est plus compliqué, car les gestes qui doivent être posés en Chine diffèrent de ceux qui sont propres au Brésil et en Inde », a expliqué l’économiste d’origine égyptienne.

Le week-end dernier, la grande patronne du FMI, Christine Lagarde, a fait remarquer que des « ajustements budgétaires crédibles à moyen terme » sont nécessaires dans toutes les économies avancées. Toutefois, « le rythme et le type de mesures doivent être évidemment calibrés pays par pays », a-t-elle nuancé. Elle a ajouté que les pays en difficulté comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne ont besoin de davantage de temps pour remplir leurs objectifs budgétaires axés sur l’austérité.

L’Allemagne a accepté ce compromis avec tiédeur. « On peut parler du rythme de la réduction de la dette, mais pas de son principe », a déclaré le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, lors d’une conférence de presse.

Quelques heures auparavant, il a dit qu’il n’y avait « pas d’option alternative à la réduction à moyen terme des dettes des États qui sont trop élevées ».

Ronald McKenzie