Subprimes : deux banques bientôt fixées sur leur sort

Par La rédaction | 21 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le département américain de la Justice réclame de cinq à sept milliards de dollars à Credit Suisse en échange de l’arrêt des poursuites entreprises à son encontre, rapporte Reuters.

Ces poursuites sont liées à la vente de titres adossés à des créances hypothécaires (residential mortgage-backed security, ou RMBS) avant la crise financière de 2008, indique l’agence de presse.

La banque helvétique a refusé l’entente dans l’espoir d’obtenir une pénalité moins élevée. La ministre fédérale de la Justice, Loretta Lynch, a rencontré la semaine dernière le directeur général de l’établissement bancaire, Tidjane Thiam, « ce qui laisse à penser que les négociations s’achèvent et qu’elles pourraient même aboutir cette semaine », ajoute Reuters, citant une source proche du dossier.

L’ADDITION DE DEUTSCHE BANK RISQUE D’ÊTRE SALÉE

D’autres institutions financières internationales sont poursuivies aux États-Unis, en particulier Deutsche Bank, qui pourrait conclure dans les prochains jours un arrangement à l’amiable afin de solder le même type de litige, a indiqué à Reuters « une personne ayant un accès direct au dossier ».

À la mi-septembre, la justice américaine a réclamé une amende de 14 milliards de dollars pour mettre un terme à ses poursuites contre le géant allemand, ce qui avait entraîné une chute spectaculaire de son cours en Bourse et l’avait contraint à démentir des rumeurs selon lesquelles il allait être obligé d’appeler Berlin à la rescousse. Cependant, selon Reuters, Deutsche Bank devrait débourser un montant « bien moins important » que celui évoqué en septembre.

La procédure judiciaire engagée contre la principale banque allemande dans ce dossier remonte à 2012, lorsque Barack Obama a demandé au secteur bancaire d’assumer ses responsabilités par rapport à la crise financière de 2007-2008. Avec d’autres, Deutsche Bank a été accusée d’avoir commercialisé des créances immobilières douteuses (subprimes) sans avoir averti les investisseurs des risques d’une telle pratique, ce qui avait précipité la crise.

D’AUTRES BANQUES SONT DÉJÀ PASSÉES À LA CAISSE

D’après l’agence de notation Moody’s, l’établissement détenait 6,4 % du marché des RMBS à la veille de la crise financière, c’est-à-dire légèrement moins que Goldman Sachs, qui a accepté au printemps dernier de verser un peu plus de cinq milliards de dollars pour solder les poursuites à son encontre dans un dossier semblable.

De son côté, JP Morgan Chase a dû payer une amende totalisant 13 G$ en 2013 afin de mettre un terme aux accusations des autorités fédérales, qui soutenaient que la banque avait menti sur la qualité des titres hypothécaires vendus aux investisseurs avant la crise. Et en 2014, Bank of America et Citigroup sont à leur tour passées à la caisse en déboursant respectivement 16,7 et 7 G$.

Hormis Deutsche Bank et Credit Suisse, d’autres banques européennes, comme Royal Bank of Scotland, Barclays, UBS et HSBC sont dans la ligne de mire de la justice américaine, souligne Reuters.

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