Succession : les Canadiens mal préparés

Par La rédaction | 28 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un grand nombre de Canadiens n’ont pas de testament ou n’ont pas eu de discussion approfondie avec leurs enfants au sujet de leur succession, selon un rapport publié hier par BMO Groupe financier.

Intitulé La planification successorale pour les dynamiques familiales complexes, ce document d’une quinzaine de pages révèle que près de la moitié (48 %) d’entre eux ont omis de rédiger des dispositions testamentaires, un pourcentage qui atteint 55 % parmi les 35-54 ans.

De même, alors que plus du quart (32 %) des répondants envisagent de laisser leurs actifs à leur conjoint et à leurs enfants, 40 % d’entre eux n’ont pourtant pas discuté de leurs intentions successorales avec leurs héritiers.

« ÉQUITABLE » NE SIGNIFIE PAS LA MÊME CHOSE POUR TOUT LE MONDE

« La perception générale qui se dégage du sondage est qu’il était important pour les parents d’un grand nombre de répondants de laisser un montant équitable à chacun de leurs bénéficiaires », note le rapport. Cela dit, ajoute-t-il, équitable ne signifie pas forcément égal si l’on en croit les personnes qui estiment que la distribution de la succession de leurs parents a été juste. Ainsi, environ les trois quarts des répondants disent avoir eu droit à une part égale, tandis qu’environ 25 % affirment que la distribution a été inégale, mais que cela était justifié.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que près de la moitié des répondants estiment que la succession de leurs parents n’a pas été distribuée équitablement, souligne BMO, qui précise que les groupes les plus enclins à juger que les distributions n’étaient pas équitables sont ceux qui se trouvent dans une relation autre qu’un premier mariage. Toutefois, relève l’institution financière, même s’ils estimaient ne pas avoir été traités convenablement, « beaucoup ont néanmoins accepté les décisions de leurs parents ».

Selon BMO, les Canadiens ont des perceptions assez différentes les uns des autres de ce qui constitue une « distribution équitable ». Ainsi, la plupart d’entre eux croient que les biens devraient être distribués également entre les enfants, ou que chacun de ces derniers devrait recevoir une valeur égale de la succession. Ensemble, ces deux énoncés comptent pour plus de 60 % des réponses. Au total, seules 15 % des personnes sondées croient qu’il serait juste de répartir les biens de façon inégale, citant à cet égard des raisons telles que les besoins financiers particuliers d’un enfant par rapport à un autre ou sa proximité plus grande avec le parent dont il hérite.

SEULS 30 % DES PARENTS ONT PARLÉ DE LEUR SUCCESSION À LEURS ENFANTS

Le rapport observe en outre que les 55 ans ou plus sont beaucoup moins nombreux que leurs homologues plus jeunes à prévoir de laisser des biens spécifiques à l’un ou l’autre de leurs enfants. D’une manière générale, les membres de cette tranche d’âge semble plutôt portés à opter pour une division à parts égales de tous leurs biens, ce qui leur paraît plus équitable.

BMO a par ailleurs demandé aux sondés s’ils prévoyaient laisser un héritage et, le cas échéant, à qui ils légueraient les actifs de leur succession. Les réponses ont fortement varié en fonction de leur état matrimonial, l’intention citée le plus fréquemment consistant à laisser ces biens au conjoint ainsi qu’aux enfants (32 % en moyenne). Logiquement, ce choix est cependant nettement moins répandu parmi les personnes séparées ou divorcées (7 %) que chez celles qui ont bâti une nouvelle relation après avoir vécu une séparation ou un divorce (41 %).

Enfin, interrogés sur le fait de savoir si leurs parents leur avaient fait part de leurs plans de distribution successorale ou du contenu de leur testament, seuls 30 % des sondés ont répondu par l’affirmative. La majorité d’entre eux a également indiqué qu’il était moins probable que leurs parents leur transmettent leurs volontés s’ils étaient séparés ou divorcés.

« PLANIFIER PEUT CONTRIBUER À APLANIR UNE PART DES DIFFÉRENDS »

« Un testament à jour est la pierre angulaire d’un plan de succession. Toutefois, compte tenu de la diversité des structures familiales au Canada, les dynamiques familiales influencent les questions de planification successorale, comme l’héritage, la communication et les besoins de soins qui viennent avec l’âge. Amorcer la conversation maintenant et planifier peut contribuer à aplanir une part des répercussions émotives et financières difficiles de l’administration d’une succession », conclut Chris Buttigieg, directeur de l’Institut Info-Patrimoine de BMO.

Le sondage a été effectué en ligne du 7 au 17 décembre 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 1 003 canadiens âgés de 18 ans et plus.

La rédaction