Taux d’intérêt : la Fed devrait garder le cap

Par La rédaction | 29 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La banque centrale des États-Unis, qui tient aujourd’hui une réunion de politique monétaire, devrait faire savoir qu’elle attendra d’en savoir plus sur l’état de l’économie américaine avant d’augmenter ses taux directeurs, rapporte l’Agence France-Presse.

Pour mémoire, ceux-ci sont proches de zéro depuis sept ans et la Fed attend pour les relever que les indicateurs économiques se rapprochent de ses objectifs de plein emploi et d’inflation annuelle d’environ 2 %.

Ce qui est loin d’être le cas pour l’instant, puisque les prix à la consommation n’ont que très peu augmenté ces derniers mois chez nos voisins du Sud (+0,2 % en mai sur un an). Il y a deux semaines, la présidente de l’institution fédérale, Janet Yellen, avait cependant indiqué que l’inflation allait « progressivement » remonter.

Le Comité de politique monétaire de la Fed rendra émettra ses recommandations aujourd’hui, vers 14 h.

IMPACT SUR LE COÛT DES CRÉDITS

De l’autre côté de la frontière, une éventuelle remontée des taux aurait notamment un impact sur le coût des crédits accordés par les banques aux consommateurs.

Toutefois, précise l’AFP, « les experts et les marchés, qui guettent avec fébrilité un changement de cap monétaire, en sont déjà certains : la Fed ne touchera pas à ses taux lors de cette réunion ». La probabilité d’une hausse ce mercredi est de « zéro », assure par exemple Zach Pandl, économiste chez Goldman Sachs, résumant le consensus qui règne parmi les analystes.

Au cours des dernières semaines, Janet Yellen s’est bornée à répéter qu’elle était favorable à une hausse « à un moment donné » de l’année, sans plus de précisions.

MARGE DE MANŒUVRE

Selon les experts, la banque centrale entend ainsi conserver une certaine marge de manœuvre afin de s’adapter à l’évolution de la première économie mondiale.

D’autant plus, souligne l’AFP, que deux indicateurs majeurs seront prochainement disponibles. Demain, jeudi, le gouvernement fédéral doit publier les chiffres du produit intérieur brut au deuxième trimestre, puis, la semaine prochaine, ce sont les chiffres du chômage pour le mois de juillet qui seront divulgués.

Enfin, d’autres incertitudes pourraient conduire la Fed a reporter sa décision de relever les taux, notamment la crise grecque et la volatilité des marchés boursiers en Chine. « La situation à l’étranger, en particulier, fait peser certains risques sur l’économie américaine », a d’ailleurs récemment admis Janet Yellen.

NE PAS ALLER TROP VITE

Dans ce contexte, le Fonds monétaire international a appelé l’institution à attendre la première moitié de 2016 pour changer de cap monétaire, rappelle l’AFP. De même, le « Prix Nobel » d’économie Paul Krugman a averti que l’économie américaine risquait de connaître une autre « décennie perdue » si les taux étaient relevés trop vite.

En attendant, les observateurs continuent à se diviser entre ceux qui anticipent une hausse en septembre et les autres, qui la voient plutôt intervenir à la fin de l’année. « Cette réunion [de la Fed] s’annonce comme étant le calme avant la tempête », résume Zach Pandl pour l’agence de presse.

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