Taux d’intérêt : pas de hausse avant la fin de 2014, croit la CIBC

Par Ronald McKenzie | 5 mars 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’anémie de l’économie canadienne à la fin de 2012 et le modeste rebond à l’horizon empêcheront la Banque du Canada de hausser ses taux jusqu’au 3e trimestre de 2014, croit Marchés mondiaux CIBC.

Cette augmentation, si elle se concrétise, surviendrait deux trimestres plus tard que ce qui était initialement prévu.

Les taux demeureront bas parce que l’économie canadienne bat de l’aile. Les experts de la CIBC anticipent une croissance de 1,7 % seulement en 2013, un rythme qui sera associé à une hausse du taux de chômage.

« Le passage du relais de la croissance entre, d’une part, les gouvernements et les ménages, et les dépenses des entreprises et les exportations d’autre part ne s’est pas déroulé aussi harmonieusement qu’il l’aurait fallu. L’immobilier a ralenti, tout comme les emprunts des consommateurs, et les gouvernements sont forcés de se serrer la ceinture », note Marchés mondiaux CIBC.

Dans ces circonstances, on souhaiterait que les entreprises prennent le relais, mais elles gardent leurs portefeuilles bien fermés. Pourquoi? Parce que la faiblesse de la croissance mondiale a eu pour effet de freiner les dépenses en immobilisations.

Pourtant, elles possèdent des liquidités de près de 600 milliards de dollars qui, si elles étaient investies, pourraient fouetter l’économie du pays. Or, rien ne prouve que cet argent soit si excédentaire qu’on ne le dit. En fait, « les niveaux des liquidités détenues par les sociétés sont conformes à la tendance que nous observons depuis plus de deux décennies », dit Marchés mondiaux CIBC.

Autrement dit, si on transpose cette somme en valeur réelle, 600 milliards de dollars représentent le niveau de liquidités dont disposaient les sociétés canadiennes avant la récession. C’est un retour à la case départ, en quelque sorte.

Certes, les entreprises ont accru la part de leur actif détenu en liquidités, mais «leur position de trésorerie relative a été réduite par un déclin des autres éléments d’actif, à savoir les stocks et les débiteurs», explique-t-on.

Marchés mondiaux CIBC trouve que le débat autour des liquidités excédentaires des entreprises est mal engagé. Ce n’est pas l’argent en caisse, mais la demande de produits, qui justifie l’exploitation d’une nouvelle mine, le forage d’un nouveau puits ou l’agrandissement d’une usine d’automobiles, dit la banque d’investissement.

« En raison des bas prix et des goulets d’étranglement dans le transport, le secteur des mines et du pétrole et du gaz, qui est responsable de la majeure partie des investissements réalisés par les entreprises, s’apprête à réduire ses dépenses en immobilisations en 2013 », fait-elle remarquer.

Elle espère ne pas se tromper en avançant que le renforcement de la croissance mondiale viendra à la rescousse en 2014. Cette relance devrait favoriser les exportations et le prix des ressources « qui sera nécessaire pour stimuler les entreprises », conclut-elle.

Ronald McKenzie