Trois stratégies de revenus pour tous les âges

Par Ronald McKenzie | 6 avril 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La plupart des épargnants voient la planification des revenus de placement comme un aspect lié exclusivement à la retraite. Or, il existe des circonstances où l’encaissement de revenus (par opposition à la réalisation de gains en capital ou à la perception de dividendes) a du sens, que l’on soit jeune ou âgé, explique Mike George, chroniqueur à Advisor.ca.

Il donne trois exemples.

1. Transformer un REER en FERR avant 71 ans La théorie financière veut que les retraités attendent jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de 71 ans avant de transformer leur REER en FERR. Cela leur permet d’accumuler du capital le plus longtemps possible à l’abri de l’impôt. Mais ceux qui ont peu de revenu imposable pourraient commencer à décaisser leur REER avant cet âge. Si leur structure financière est bien établie, ils pourraient ainsi retirer 2 000 $ sans presque aucune incidence fiscale, car ils profiteraient du crédit d’impôt de 2 000 $ pour revenu de pension s’ils ont 65 ans ou plus.

De plus, en abaissant la valeur du REER, les retraits obligatoires de leur FEER diminueront également, puisque le montant des retraits est fonction de la valeur du FERR. Ce faisant, il peut être possible d’éviter la récupération de la Pension de la sécurité de la vieillesse que le fédéral effectue à partir d’un certain seuil de revenus. Mike George indique que le gouvernement retient 0,15 $ pour chaque dollar supplémentaire qui excède le plafond de 67 688 $ de revenu net.

2. Le prêt au conjoint Cette stratégie de fractionnement du revenu fonctionne bien lorsque deux conjoints ont des taux d’imposition différents, dit Mike George. Illustrons le prêt au conjoint par un exemple. Joanne gagne des revenus élevés qui font que son taux d’imposition est au maximum de l’échelle. Son conjoint Gaétan, lui, a un revenu imposable beaucoup moins important.

Afin de réduire leur facture fiscale globale, Joanne pourrait prêter de l’argent à Gaétan au taux prescrit par le gouvernement fédéral (1 %), et ce serait lui qui ferait tous les investissements du couple. Les revenus de placement seraient alors imposés entre les mains de Gaétan, à un taux bien inférieur à celui de Joanne. Comme il s’agit d’un prêt entre conjoints au taux prescrit, aucune règle d’attribution ne s’appliquera, et ce, même si le gouvernement augmente le taux prescrit par la suite.

Pour que le fisc accepte cet arrangement, Gaétan doit réellement verser à Joanne les intérêts annuels. Celle-ci les ajoutera à ses revenus pendant que Gaétan les déduira comme frais encourus dans le but de gagner des revenus de placement.

3. Utiliser le CELI Certes, le plafond de cotisation au CELI n’est pas très élevé, mais il augmentera avec le temps. « Il deviendra alors un très bon outil de planification de revenus de placement », dit Mike George. Actuellement, la plupart des gens utilisent le CELI pour protéger des gains en capital de l’impôt. Mais lorsque les taux d’intérêt commenceront à monter, l’espace CELI que les épargnants auront ménagé sera très apprécié, car les revenus d’intérêt générés par les placements sûrs pourront être perçus sans incidence fiscale.

Le chroniqueur souligne enfin qu’une saine gestion des revenus familiaux permet de réaliser des économies d’impôt substantielles. Par exemple, le conjoint le plus taxé (parce qu’il gagne le plus) devrait régler toutes les dépenses de la maisonnée, alors que celui qui l’est le moins devrait réaliser tous les investissements. De cette façon, les revenus de placements seront imposés entre les mains du conjoint dont le taux d’imposition est le plus bas du couple, note Mike George.

Ronald McKenzie