Un outil pour détecter les frais bancaires « cachés »

Par La rédaction | 16 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Loupe agrandissant des chiffres.
Photo : Li Xuejun / 123RF

Un nouvel outil destiné à permettre aux consommateurs de savoir combien d’argent ils paient chaque année en frais bancaires vient de voir le jour, rapporte le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC).

Dans un article publié vendredi sur son site, le MÉDAC précise que ce dispositif a été créé par la fintech Koho, une société « appuyée par les compagnies Power Corporation et Portag3 ».

Les consommateurs « ont droit à la transparence dans leurs interactions avec leur compte de banque », et « les gens qui vivent à la petite semaine paient des frais très élevés par rapport à leurs moyens », justifie dans un communiqué Paul Desmarais III, président de la direction de Portag3 Ventures, une société de financement d’entreprises dont le principal actionnaire est Power Financial Corporation.

GARE AUX MARQUES « VERDIES » OU « BLANCHIES »

« Restaurer l’équilibre financier dans la vie commence avec l’accès à l’information », explique Koho, et, selon la firme, celle-ci s’obtient en permettant à son outil de pénétrer dans les comptes bancaires des consommateurs pour en analyser les relevés et découvrir ainsi d’éventuels « frais cachés ».

Cette démarche laisse cependant le MÉDAC perplexe : « Power Corporation est-elle sincèrement préoccupée par les gens au budget serré? », se demande le mouvement. Et sa réponse est non, même si Koho se présente comme une entreprise émergente en technologie financière et en services bancaires « ouverts » (open banking) et qu’elle assure « offrir aux Canadiens une alternative à leur expérience bancaire traditionnelle », avec un compte bancaire « gratuit » pour leurs dépenses quotidiennes.

La raison de cette méfiance? « Il existe d’autres exemples de marques à l’allure branchée, verdie ou blanchie, qui dissimulent les traces de la minorité possédante des vieilles industries », explique le MÉDAC. Ce dernier cite notamment les exemples de Vidéotron, qui « se camoufle derrière l’entreprise de forfaits de mobilité et d’internet Fizz », ou encore de Gaz Métro, qui « se cache derrière Énergir ».

« LES PRODUITS SONT TOUJOURS LES MÊMES »

« Il a été prévu quelque chose pour chacun afin que nul ne puisse échapper », et aussi que chacun choisisse « les catégories de produits de masse fabriqués pour son type », afin de « maintenir chez le public l’illusion de la concurrence entre les firmes et du choix », et ce, même si « les produits différenciés automatiquement sont finalement toujours les mêmes », écrit le MÉDAC en reprenant à son compte les propos des philosophes Theodor W. Adorno et Max Horkheimer concernant la « classification » et « l’organisation » des consommateurs.

La rédaction